Le Parti Communiste tient son premier congrès à Marseille en décembre 1921.
Un an après le congrès de Tours, le parti doit faire face à beaucoup de contradictions et définir ses premières thèses politiques.
?100 ANS DU PCF : "QUI NE TRAVAILLE PAS NE DOIT PAS MANGER" LE SLOGAN DU 1ER CONGRÈS NATIONAL DE MARSEILLE
Le Parti Communiste - Section Française de l'Internationale Communiste tient son premier congrès national à Marseille fin décembre 1921. Un an après le congrès historique de Tours, le jeune parti doit faire face à beaucoup de contradictions et définir ses premières thèses politiques. Retour historique sur ce congrès
La référence au travail permet de dénoncer les oisifs qui se nourrissent du travail des ouvriers et des paysans (propriétaires des moyens de production, actionnaires, propriétaires fonciers, rentiers ...).
Lors de son premier congrès national à Marseille du 25 au 30 décembre 1921, le jeune Parti communiste, qui aborde déjà fièrement la faucille et le marteau, en fera son slogan, marquant ainsi, symboliquement, son attachement à l’émancipation du prolétariat et au renversement du capitalisme.
Contexte général depuis le Congrès de Tours :
- Le 18ème congrès national de la Section Française de l'Internationale Ouvrière (SFIO) c'est tenu à Tours du 25 au 30 décembre 1920. A l'issue de ce congrès la majorité des délégué.e.s décident l'adhésion à la IIIème internationale communiste. La droite, minoritaire, conduite par Léon Blum quitte le congrès avant la fin et décide de maintenir la "vieille maison socialiste".
- Au printemps 1921, le nouveau parti prend le nom de Parti communiste - Section Française de l'Internationale Communiste lors d'un "congrès administratif" qui se tient à Paris du 15 au 17 mai 1921.
- Le Congrès de Tours n'a pas réglé tous les problèmes politiques au sein de la SFIC. Les affrontements politiques se déroulent en son sein entre les ailes "droite/gauche/centre". Une situation qui inquiète l'Internationale communiste qui déplore l'attachement aux vieilles pratiques issues de la SFIO. Cette dernière appuiera l'aile gauche, constituée majoritairement de jeune dirigeants communistes comme Paul Vaillant-Couturier.
- L'échec des révolutions en Europe avec l'écrasement des républiques des soviets en Alsace-Moselle, en Hongrie, en Allemagne et en Bavière. Le IIIème congrès de l'Internationale communiste décide la stratégie du "Front unique" (juin 1921) afin "d'aller aux masses" pour les détacher des appareils opportunistes et réformistes.
- Le PC-SFIC affronte le gouvernement français du "Bloc national" qui déconstruit les quelques lois sociales qui ont été conquises aux prix de luttes sanglantes et engage des politiques impérialistes fortes contre les peuples d'Allemagne et des colonies. Les députés du PC-SFIC combattent au parlement les lois du Bloc national, mais le parti n'engage pas de grande campagne, ce qui le rend assez invisible.
- De nombreuses grèves éclatent en février 1921, notamment dans le textile. Les mots d'ordre révolutionnaires sont dénoncés par la direction réformiste de la CGT.
- La Confédération générale du travail procède à la purge des éléments communistes de ses rangs en décembre 1921. La Confédération générale du travail unitaire (CGTU) se constitue autour de syndicalistes proche de la SFIC et se rapproche de l'Internationale syndicale rouge (adhésion réalisée en 1922). La CGT passe ainsi de 2,5 millions de membres à 900.000 en quelques mois.
- Le 18ème congrès national de la Section Française de l'Internationale Ouvrière (SFIO) c'est tenu à Tours du 25 au 30 décembre 1920. A l'issue de ce congrès la majorité des délégué.e.s décident l'adhésion à la IIIème internationale communiste. La droite, minoritaire, conduite par Léon Blum quitte le congrès avant la fin et décide de maintenir la "vieille maison socialiste".
- Au printemps 1921, le nouveau parti prend le nom de Parti communiste - Section Française de l'Internationale Communiste lors d'un "congrès administratif" qui se tient à Paris du 15 au 17 mai 1921.
- Le Congrès de Tours n'a pas réglé tous les problèmes politiques au sein de la SFIC. Les affrontements politiques se déroulent en son sein entre les ailes "droite/gauche/centre". Une situation qui inquiète l'Internationale communiste qui déplore l'attachement aux vieilles pratiques issues de la SFIO. Cette dernière appuiera l'aile gauche, constituée majoritairement de jeune dirigeants communistes comme Paul Vaillant-Couturier.
- L'échec des révolutions en Europe avec l'écrasement des républiques des soviets en Alsace-Moselle, en Hongrie, en Allemagne et en Bavière. Le IIIème congrès de l'Internationale communiste décide la stratégie du "Front unique" (juin 1921) afin "d'aller aux masses" pour les détacher des appareils opportunistes et réformistes.
- Le PC-SFIC affronte le gouvernement français du "Bloc national" qui déconstruit les quelques lois sociales qui ont été conquises aux prix de luttes sanglantes et engage des politiques impérialistes fortes contre les peuples d'Allemagne et des colonies. Les députés du PC-SFIC combattent au parlement les lois du Bloc national, mais le parti n'engage pas de grande campagne, ce qui le rend assez invisible.
- De nombreuses grèves éclatent en février 1921, notamment dans le textile. Les mots d'ordre révolutionnaires sont dénoncés par la direction réformiste de la CGT.
- La Confédération générale du travail procède à la purge des éléments communistes de ses rangs en décembre 1921. La Confédération générale du travail unitaire (CGTU) se constitue autour de syndicalistes proche de la SFIC et se rapproche de l'Internationale syndicale rouge (adhésion réalisée en 1922). La CGT passe ainsi de 2,5 millions de membres à 900.000 en quelques mois.
Le 1er congrès du Parti Communiste - SFIC se déroule à Marseille du 25 au 30 décembre 1921
Le PC-SFIC dispose de 140.000 adhérent.e.s essentiellement organisés dans des fédérations ouvrières (Nord, Pas de Calais, Seine, Seine et Oise) et dans des régions rurales de la Corrèze, la Creuse, l'Ain, la Drôme, du centre et du sud-est. Mais le PC ne dispose pas encore de pratique révolutionnaire et conserve ses vieilles habitudes issues de la SFIO et du socialisme français. Le PC-SFIC conserve le journal de jean Jaurès L'Humanité (grâce à Zéphirin Camélinat), le siège de la SFIO (120 rue Lafayette à Paris), mais seulement 14 des 68 députés élus en 1919.
Le congrès de Marseille doit analyser les grandes faiblesses et insuffisances du jeune parti et doit déjà affronter des éléments qui remettent en cause les thèses du congrès de Tours, rejetant la nécessité de créer un parti révolutionnaire de type nouveau. L'Internationale communiste viendra en aide au Parti.
Ainsi lors du congrès, le PC-SFIC élabore ses premières thèses.
1- Thèse sur la politique syndicale.
Une réflexion qui détermine la relation entre le Parti et le syndicat, et que l'opposition entre les deux est contraire aux intérêts de la classe ouvrière. La thèse rejette "l'économisme" c'est à dire la réduction de la lutte des classes aux seuls luttes revendicatives, rejetant de facto les luttes politiques. La décision est prise que chaque communiste doit être syndiqué et militer dans son syndicat.
2- Thèse sur la question agraire
La question agraire est fondamentale en France car la paysannerie est numériquement très forte. Elle s'inspire du mode d'ordre des bolcheviques "la terre à ceux qui la travaille" pour rappeler l'importance de la petite propriété foncière paysanne et la volonté des communistes de respecter cette dernière tout en confisquant les grands domaines (sans indemnités) et en transférer la propriété aux ouvriers agricoles, aux métiers et aux fermiers. Le rôle des communistes sera alors de créer des coopératives de production.
En parallèle, la thèse insiste sur l'importance d'éduquer les masses rurales et paysannes au communisme et de promouvoir la modernisation de la paysannerie.
3- Résolution sur l'action à mener auprès des femmes
Une thèse extrêmement importante qui doit permette la mobilisation du prolétariat féminin et permettre la représentation dans le Parti. L'objectif est de mettre fin à l'exclusion des femmes de la politique. L'Internationale Communiste demande à tous les Partis de faire les sacrifices nécessaires pour créer un Secrétariat féminin et un organe, dans la presse communiste, spécialement réservé aux femmes.
Le 1er congrès reconnait la double exploitation des femmes (par le capitalisme et par le système patriarcal - le terme n’apparaît pas dans le texte, mais le fond y est).
Pour lire les thèses et résolutions adoptées lors du 1er congrès:
Le PC-SFIC dispose de 140.000 adhérent.e.s essentiellement organisés dans des fédérations ouvrières (Nord, Pas de Calais, Seine, Seine et Oise) et dans des régions rurales de la Corrèze, la Creuse, l'Ain, la Drôme, du centre et du sud-est. Mais le PC ne dispose pas encore de pratique révolutionnaire et conserve ses vieilles habitudes issues de la SFIO et du socialisme français. Le PC-SFIC conserve le journal de jean Jaurès L'Humanité (grâce à Zéphirin Camélinat), le siège de la SFIO (120 rue Lafayette à Paris), mais seulement 14 des 68 députés élus en 1919.
Le congrès de Marseille doit analyser les grandes faiblesses et insuffisances du jeune parti et doit déjà affronter des éléments qui remettent en cause les thèses du congrès de Tours, rejetant la nécessité de créer un parti révolutionnaire de type nouveau. L'Internationale communiste viendra en aide au Parti.
Ainsi lors du congrès, le PC-SFIC élabore ses premières thèses.
1- Thèse sur la politique syndicale.
Une réflexion qui détermine la relation entre le Parti et le syndicat, et que l'opposition entre les deux est contraire aux intérêts de la classe ouvrière. La thèse rejette "l'économisme" c'est à dire la réduction de la lutte des classes aux seuls luttes revendicatives, rejetant de facto les luttes politiques. La décision est prise que chaque communiste doit être syndiqué et militer dans son syndicat.
2- Thèse sur la question agraire
La question agraire est fondamentale en France car la paysannerie est numériquement très forte. Elle s'inspire du mode d'ordre des bolcheviques "la terre à ceux qui la travaille" pour rappeler l'importance de la petite propriété foncière paysanne et la volonté des communistes de respecter cette dernière tout en confisquant les grands domaines (sans indemnités) et en transférer la propriété aux ouvriers agricoles, aux métiers et aux fermiers. Le rôle des communistes sera alors de créer des coopératives de production.
En parallèle, la thèse insiste sur l'importance d'éduquer les masses rurales et paysannes au communisme et de promouvoir la modernisation de la paysannerie.
3- Résolution sur l'action à mener auprès des femmes
Une thèse extrêmement importante qui doit permette la mobilisation du prolétariat féminin et permettre la représentation dans le Parti. L'objectif est de mettre fin à l'exclusion des femmes de la politique. L'Internationale Communiste demande à tous les Partis de faire les sacrifices nécessaires pour créer un Secrétariat féminin et un organe, dans la presse communiste, spécialement réservé aux femmes.
Le 1er congrès reconnait la double exploitation des femmes (par le capitalisme et par le système patriarcal - le terme n’apparaît pas dans le texte, mais le fond y est).
Pour lire les thèses et résolutions adoptées lors du 1er congrès:
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