la plaie c’est la fracture laissée dans l’opinion par l’arrogance de la dérive monarchique inscrite dans les institutions de la Ve qui avaient d’ailleurs été imaginées par De Gaulle pour le comte de Paris. Il a suffi qu’un petit aventurier avec sa troupe de godillot la porte à son niveau le plus caricatural pour que l’on s’aperçoive qu’il est impossible de poursuivre… Je suis particulièrement sensible à la réflexion d’André Chassaigne sur le spectacle que nous offrons à l’internationale… Le paradoxe de ces motions qui ne pouvaient pas déboucher c’est qu’elles ont montré l’isolement de la majorité, une toute puissance qui n’est que servitude. La conclusion de ce qui s’est passé aujourd’hui à l’Assemblée c’est ce repas offert à son gouvernement à l’Elysée, le chef et sa bande à qui sans doute il va falloir faire avaler un remaniement ministériel.(note de danielle Bleitrach)
AFP | mardi 31 juillet 2018
Le chef de file des députés communistes, André Chassaigne, a affirmé mardi à l’Assemblée que l’affaire Benalla a « ouvert une plaie qui ne se refermera pas », appelant la majorité à « ouvrir les yeux » et « censurer le gouvernement ».
Deuxième orateur, défenseur de la motion de censure PCF-LFI-PS, M. Chassaigne a souligné que les forces de gauche, « ensemble », ont « estimé que l’exécutif a menti pour se protéger », et ont « cherché la vérité, mais vous avez refusé de vous expliquer » sur ce qu’il a appelé « l’affaire Macron-Benalla ».
« Ensemble, mais chacun restant soi au cœur du commun combat » et avec « ses particularités, à l’image de la rose et du réséda d’Aragon », a-t-il glissé, concernant ses collègues de gauche.
A l’adresse des députés LREM, accusés d’avoir fait de la commission d’enquête de l’Assemblée une « mascarade », l’élu du Puy-de-Dôme a lancé que « ce qu’il y a de terrible dans votre refus de faire émerger la vérité, c’est qu’il fait de vous de simples +digéreurs+, intestins silencieux de la bouche élyséenne ».
« Vous croyez marcher vers votre salut, mais vous courez vers votre servitude » et « vous avez ouvert une plaie qui ne se refermera pas », a-t-il poursuivi.
« La crise que nous vivons engage la responsabilité du gouvernement, mais aussi celle du président la République », qui a « déclaré devant ses troupes qu’il était le +seul responsable+ dans l’affaire dite +Benalla+ », a aussi rappelé M. Chassaigne.
« Si les diverses enquêtes ouvertes devaient montrer » un « manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat », « il appartiendrait à la représentation nationale de s’interroger quant à l’opportunité d’enclencher cette procédure de destitution » prévue par la Constitution, a-t-il averti.
Et, selon lui, « ces circonstances exceptionnelles mettent en exergue » combien le projet de réforme constitutionnelle, porteur d’un « pouvoir présidentiel renforcé » et dont l’examen a été reporté, n’est « pas à la hauteur de la crise de régime qui traverse la Ve République ».
« Si vous imposez que la réforme poursuive son parcours législatif, ayez au moins le courage de porter le débat devant les Françaises et les Français », via « un référendum », a encore plaidé le leader des députés communistes.
Il a visé aussi via la motion de censure la « responsabilité du gouvernement dans la politique menée depuis le début de la législature, une politique sociale d’une violence inouïe à l’encontre des salariés, des personnes privées d’emplois, des retraités, des jeunes ».