Par AFP
Jean-Louis Debré le 9 février 2016 à Paris AFP/ARCHIVES – PATRICK KOVARIK
L’ancien président du Conseil constitutionnel et de l’Assemblée nationale Jean-Louis Debré s’est montré critique vendredi envers la politique d’Emmanuel Macron, jugeant qu’un « état de doute et d’interrogation » a succédé à un « état de bienveillance ».
« Vous ne pouvez pas demander aux Français –et il a raison de le demander le président de la République — de faire des efforts, de faire en sorte que les APL on les diminue, très bien. Et en même temps acheter pour un demi-million de vaisselle pour l’Elysée », a tancé M. Debré, invité sur LCP.
On ne peut pas « en même temps s’adresser aux Français en disant +allez on va réduire un certain nombre de prestations+ et en même temps se faire construire une piscine à Brégançon (lieu de vacances du couple présidentiel, NDLR), aucun président de la République ne l’a fait », a-t-il fustigé.
« On est passé de l’état de bienveillance à un état de doute et d’interrogation, doute sur la politique qui est suivie, doute sur la communication de cette politique », a regretté l’ancien ministre, qui assume avoir pris position pour le candidat Macron avant le premier tour.
« Vous dites +il faut maintenant faire un effort on relève tous les manches, on se met au boulot+ et il a raison de le faire, +on fait des réformes+ et il a raison de les faire », a-t-il concédé, mais la politique est « devenue un métier du spectacle », a-t-il déploré.
« Mais le drame, c’est que nous n’avons aucune autre solution, la droite s’est conduite comme un bateau ivre dont chaque chef a un cap différent. La gauche, vous l’avez entendue? Elle a disparu », a-t-il constaté.