« Depuis près d’un an, la guerre sème à nouveau le chaos, la souffrance et la peur en Europe. Cette folie meurtrière porte un nom, synonyme de nationalisme et de déshonneur, celui de Vladimir Poutine. Car il y a bien dans ce conflit un agresseur, clairement désigné, et un pays en état de légitime défense, que nous soutenons sans la moindre ambiguïté.

Au-delà, nous devons nous interroger aussi sur le rôle joué, au cours des trente dernières années, par les États-Unis et certains membres de l’Otan qui se sont obstinés à vouloir implanter sans cesse de nouvelles bases aux portes de la Russie.

Il nous semble important de rappeler notre volonté initiale de ne pas devenir cobelligérants

Fabien Roussel (PCF)

 

Aujourd’hui, l’heure est à la solidarité sans faille avec l’Ukraine, à laquelle nous devons apporter, avec d’autres pays alliés, tous les moyens de défendre pleinement son territoire. C’est dans ce cadre que doit continuer à s’inscrire notre soutien militaire, et non dans une escalade guerrière qui ne ferait que livrer un peu plus la population à un déluge de feu sans limites.

Alors que, depuis quelques semaines, les tabous sautent les uns après les autres, jusqu’à l’annonce de la livraison de chars lourds, avant peut-être celle d’avions de combat ou de missiles longue portée, il nous semble important de rappeler notre volonté initiale de ne pas devenir cobelligérants.

Notre soutien ne doit pas se réduire à la seule dimension militaire

Fabien Roussel (PCF)

 

C’est la raison pour laquelle, avec mon collègue André Chassaigne, nous avons demandé à la Première ministre, au nom du groupe de la Gauche démocrate et républicaine, l’organisation à l’Assemblée nationale d’un débat sur notre stratégie en matière de livraison d’armes.

Notre soutien ne doit pas se réduire à la seule dimension militaire. Nous avons le devoir, tout aussi important, de venir en aide au peuple ukrainien, malmené, martyrisé, déplacé. Grâce au dévouement de ses maires, à l’action des bénévoles dans les associations, à la générosité des familles d’accueil de réfugiés, notre pays tend une main fraternelle à nos amis ukrainiens. Cet engagement-là, humaniste et solidaire, est porteur d’espoir et de réconfort. Tout comme l’est la mobilisation courageuse, et bien souvent à contre-courant, des mouvements pacifistes en Ukraine et en Russie. Ils ont eux aussi tout notre soutien.

Nous serons d’autant plus audibles et crédibles pour faire respecter cette exigence que nous nous battrons aussi, en même temps, partout où le droit international est bafoué

 

Mais la France doit maintenant s’engager bien plus fortement dans la recherche d’une solution diplomatique la plus rapide possible, dans le respect des droits nationaux inaliénables du peuple ukrainien. Cela devrait passer par une conférence paneuropéenne de paix et de sécurité collective, dont notre pays serait à l’initiative. Membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, la France dispose pour cela d’une voix forte, au service d’un message universaliste qui sanctuarise le principe de la souveraineté des peuples.

Nos enfants méritent mieux que de vivre dans un monde surmilitarisé

Fabien Roussel (PCF)

 

Nous serons d’autant plus audibles et crédibles pour faire respecter cette exigence que nous nous battrons aussi, en même temps, partout où le droit international est bafoué. L’union de tous les peuples est à ce prix. Et c’est dans cet esprit que nous pourrons construire, avec d’autres, un cadre de sécurité collective durable et acceptable par toutes les parties impliquées dans le conflit ukrainien.

L’escalade militaire sans fin n’offre aucune certitude, si ce n’est celle de la mort et de la désolation. C’est pourquoi nos enfants méritent mieux que de vivre dans un monde surmilitarisé, toujours dans l’attente d’une prochaine guerre, dans la crainte d’un nouveau désastre. Ouvrir les chemins de la paix, en s’appuyant sur la force des peuples et l’engagement de la diplomatie, est donc plus que jamais la conduite la plus raisonnable. »