Haro sur le service public !
Les hommes à tout faire du Capital sont à
l’œuvre. Ils ont tous les pouvoirs et même une certaine légitimité électorale.
La mission de Macron : liquider les services publics et offrir à ses amis des grands groupes la poule aux œufs d’or, c’est ce qui s’appelle un retour sur investissement !
C’est un véritable coup de force, un blitzkrieg social, justifié par des rapports dont la seule évocation du nom de leurs auteurs permet de juger du parti pris. J C Spinetta, l’homme de la privatisation d’Air France, pour compiler les propositions libérales, pour liquider la SNCF !
De l’hôpital à l’école, de la fonction publique territoriale à la justice, de la RATP à l’ONF, sans oublier la casse de l’université, après la Poste, la formation professionnelle, EDF, GDF, les prisons, la privatisations de nombreux services des collectivités, de la mairie à la région et la sécurité avec les sociétés privées qui se substituent à la police en récupérant ses prérogatives.
Nous risquons rapidement d’arriver à la fin du fameux modèle social français issu de la Libération et du Conseil National de la Résistance.
Prenons l'exemple de la SNCF :
1°) Pendant deux ans mise en place d'un plan de départ volontaire pour, dixit Spinetta :"mettre fin aux excédents d'effectifs". Qui n'a pas été dans une gare où l'on ne peut acheter de billet faute de guichet ? Combien de milliers d'usagers ont subi la fermeture de la ligne Cannes-Grasse pour des travaux qui ont duré un an alors qu'ils auraient pu se faire en six mois ligne ouverte... Que dire de la disparition des contrôleurs dans les trains et des services dans les gares ?
2°) Liquider le réseau donc donner toute la priorité aux routes et autoroutes (déjà privatisées), à la pollution de l'air, aux accidents, à la mise de côté de millions d'hommes, de femmes et d'enfants qui, faute de moyens, ne se déplacent que dans les transports collectifs, un vrai choix de société ringard et rétrograde.
La suppression de neuf mille kilomètres de lignes, soi-disant non rentables suivant les modes de calcul capitaliste mais certainement pas si on prend en compte l'intérêt général. Imaginons notre région sans la ligne des Chemins de fer de Provence, sans la liaison Nice-Cuneo en passant par Breil et Tende, sans la ligne des Alpes de Marseille à Briançon, sans Avignon - Carpentras... La qualité de vie n'est pas encore un critère capitaliste.
3°) La fin du statut des cheminots : ces pestiférés qui hantent les nuits de Spinetta, Pepy, Macron et les autres. Rappelons-nous 1995 et leurs luttes par procuration. Si leur statut vole en éclats, que deviendra celui des usagers devenus clients et celui des régions gestionnaires devenues machine à privatiser ?
4°) L’État reprendrait la dette, comme si c'était un cadeau alors que la dette c'est la sienne, celle des investissements (TGV, Réseau, TER), cela profitera au privé qui va gérer des équipements payés avec de l'argent public.
5°) La SNCF transformée en société anonyme pour la privatiser plus facilement et spolier la République et les citoyens.
Alors, que faire face à ces attaques sans précédent ?
Regardons les exemples des pays qui ont privatisé le rail comme l'Angleterre de Thatcher qui fait aujourd'hui marche arrière considérant que ce système est dangereux, dépassé et coûte très cher. Regardons aussi ce qui se passe en Allemagne, la proposition de la gratuité des transports collectifs est en débat.
Ensuite, ne laissons pas les cheminots et leurs syndicats seuls face au rouleau compresseur libéral, non pour leur donner des leçons ou des ordres mais pour initier un mouvement d'usagers et d'élus qui soit le deuxième point d'appui des luttes à venir.
C''est peu-être le moment de renvoyer l'ascenseur, 1995 - 2018 !
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