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L'idée se répand que le jour « d'après » ne sera pas comme le jour « d'avant ».Cette idée propagée par le pouvoir et tous ses affidés est ambiguë. Sitôt la crise sanitaire passée, va -t-on produire et consommer différemment ? L'argent sera-t-il réparti plus équitablement ? La dimension écologique qui nous menace d'une nouvelle crise va-t-elle être prise en compte sérieusement ?

Compte tenu du bilan et la responsabilité passée de nos gouvernants, je doute de leur sincérité et je crains, au contraire, que le jour « d'après » ne soit pire que le jour « d'avant ».

J'imagine une allocution solennelle où on nous félicitera d'avoir construit une union nationale autour de nos soignants et d'avoir vaincu la maladie lorsqu'elle sera enfin dominée. Et dans la foulée, on nous engagera à poursuivre cette union nationale pour « redresser l'économie ». Il faudra que nous soyons doublement des « héros ».

Cela signifiera de travailler plus sans se soucier des conséquences écologiques. La durée hebdomadaire du travail sera modifiée. On relancera l'austérité sous prétexte de faire des économies. On tentera de diminuer les congés payés. On fera payer la population au travers de l'inflation ou de l'augmentation de certains impôts. On n'hésitera pas à lorgner sur l'épargne des travailleurs. Et l'augmentation du chômage explosera. En un mot, il faudra rembourser le coût de la crise sanitaire.

Sans attendre la crise sociale inévitable, les progressistes doivent se mobiliser, se rassembler largement pour échapper à ces politiques libérales qui ne manqueront pas de perdurer et se renforcer. Il faut une déferlante de gilets multicolores pour imposer le changement et que le jour « d'après » soit différent.

Il n'y a pas de temps à perdre car il serait vain d'attendre que le virus ne vienne à bout des politiques autoritaires et rétrogrades. La formule est bien connue : « le capitalisme ne mourra jamais de mort naturelle ».