LE PARTI DU CINÉMA
En décembre 2020, le Parti communiste français a célébré son centenaire. L’histoire de ce parti, qui a structuré la société française et qui a joué un rôle de premier plan dans la vie politique française du XXe siècle comporte un important volet cinématographique. Malgré sa grande richesse, celui-ci reste méconnu du grand public, voire même des communistes.
Le Parti du Cinéma*, écrit et réalisé par Pauline Gallinari et Maxime Grember, nous raconte cette épopée politique et cinématographique en s’attardant sur les films de ceux qui ont fait ce cinéma communiste, comme Jean Renoir, Jean-Paul Le Chanois, Louis Daquin ou encore Jacques Bidou. Leurs témoignages mettent en lumière le rapport innovant qu’a pu entretenir l’un des plus vieux partis de France avec l’image animée.
De sa création en 1920 jusqu’au début des années 1980, le PCF a développé une intense activité cinématographique, sans équivalent dans les autres formations politiques, en impulsant la production, la réalisation et la distribution de centaines de films pour diffuser et défendre ses idées. Unique dans le champ politique français du point de vue de son intérêt pour le cinéma, le PCF peut être considéré comme le Parti du cinéma.
Son histoire cinématographique se singularise par une vocation militante et propagandiste, où l’image est mise au service des mots d’ordre communistes, qui évoluent au gré des grands événements nationaux et internationaux du XXe siècle. Si ce dessein est constamment poursuivi, il se décline de multiples manières : au fil des décennies, les procédés techniques évoluent et les expérimentations formelles se diversifient.
Cette aventure a été rendue possible grâce à l’enthousiasme et l’engagement de militants et de passionnés de cinéma, le plus souvent professionnels, qui ont permis aux films d’être fabriqués et vus, en inventant des méthodes de production et de diffusion inédites, alternatives, pour contourner les obstacles. Tout au long de la période, la censure a été l’un d’entre eux, imposant de créer et de développer des circuits de projections parallèles. Si cette censure a bien sûr été celle du secteur du cinéma, où les visas d’exploitation nécessaires à la diffusion en salle étaient refusés, elle a aussi existé en interne, au sein même du PCF, au motif d’un désaccord avec un réalisateur ou de nouveaux impératifs politiques liés aux évolutions de l’actualité.
Ces “communistes du cinéma” ont donné un visage à ce cinéma de Parti pendant plus d’un demi-siècle et l’ont incarné. Naviguant sans cesse entre le cinéma militant et le cinéma professionnel, ils ont établi des ponts avec l’ensemble de la profession, et se sont nourris de différentes expériences dans leurs carrières. Des studios de cinéma et de l’ORTF, des actualités cinématographiques Gaumont et Pathé, en passant par les collectifs de cinéma militant nés après mai 68, les interactions et les influences ont été particulièrement nombreuses, et toujours fécondes. µ
* Le Parti du cinéma, un documentaire de Pauline Gallinari et Maxime Grember, diffusé lundi 1er février 2021 à 20 h 30 sur LCP. Une coproduction La Générale de Production / Ciné-Archives / LCP
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