Fabien Roussel est accusé par une partie de la Nupes de « légitimer tout le discours de la droite et l'extrême droite » après avoir affirmé préférer la « gauche du travail » à « la gauche des allocations ». En 2012, le candidat du Front de gauche, un certain Jean-Luc Mélenchon, tenait sensiblement le même discours.
Une semaine de querelle interne. Depuis la fête de l’Humanité et la sortie du secrétaire général du Parti communiste français, Fabien Roussel, à propos de la « gauche du travail » préférable à « la gauche des allocations », la Nupes est lancée dans un débat idéologique sur le travail, dans lequel le communiste est accusé par les insoumis et les écologistes de reprendre le vocabulaire, voire les idées de la droite. Si les déclarations du communiste ont évidemment une portée polémique, force est de constater que son discours ressemble à s’y méprendre à celui d’un certain Jean-Luc Mélenchon, version 2012.
À l’époque, le candidat à l’élection présidentielle déclarait en effet sur TF1 : « Le RSA, c’est encore une autre affaire. Cette histoire-là, je la sens très mal, pour vous dire les choses comme c’est. Parce que moi je suis pour qu’on puisse vivre d’une paie, d’accord ? Normale, décente, qui permet d’être déjà au-dessus du seuil de pauvreté. Ce n’est pas normal de travailler et de vivre comme un pauvre. (…) Le RSA, je n’ai qu’une hâte, c’est qu’il n’y en ait plus. »
(Voir la vidéo ci-dessous à partir de 19 minutes et 40 secondes)
Revenons en 2022. Qu’a dit Fabien Roussel ? « Les Français nous parlent d'assistanat en nous disant qu'ils travaillent et que eux [les bénéficiaires de minima sociaux, N.D.L.R.], ne travaillent pas. La gauche doit défendre le travail et le salaire et ne pas être la gauche des allocations, minima sociaux et revenus de substitution. » Et d’ajouter, en parlant de l’avenir : « Je ne suis pas pour une France du RSA et du chômage. Le sujet n'est pas d'augmenter les minima sociaux mais de sortir des minima sociaux. »
À LIRE AUSSI :François Ruffin : "Nous devons retourner la rhétorique anti-assistanat en parlant des assistés d'en haut"
Ce mercredi, le secrétaire général du PCF a encore précisé sa pensée, en affirmant sur France 5 : « Je ne veux pas supprimer le RSA, je veux construire une société dans laquelle il n'existerait plus parce que tout le monde aurait un emploi. »