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1er MAI, DES PENDUS DE CHICAGO AUX 35 HEURES, L'HISTOIRE DU "VRAI TRAVAIL"

 

 

Peut être une image de 4 personnes et personnes debout

 

 

Sur une stèle du cimetière de Waldheim, à Chicago, sont inscrites les dernières paroles de l’un des pendus de Chicago : "Le jour viendra où notre silence sera plus puissant que les voix que vous étranglez aujourd’hui".

Remontons dans le temps. Remontons aux origines du Premier mai. Une journée de protestation internationale qui plonge ses racines dans la lutte obstinée pour la réduction du temps de travail.

Au XIXème siècle, les hommes, les femmes et les enfants travaillent dix à quatorze heures par jour. Les capitalistes triomphent et se moquent comme de leur premier million de la vie des personnes qu'ils exploitent pour accumuler leurs richesses. Ils en demandent toujours et encore plus, réduisant les travailleurs à l'esclavage.

En 1817, partout dans le monde, les syndicalistes adoptent les 3x8 : "8 heures de travail, 8 heures de loisirs, 8 heures de repos" concept inventé par le socialiste anglais Robert Owen. C'est pour réclamer la journée de 8 heures que les travailleurs manifestent un peu partout dans le monde.

Ce samedi Premier mai 1886, Chicago est paralysé par une grève, suivie par 400.000 travailleurs, dans 12.000 entreprises. Les rues résonnent des slogans des ouvriers pour la journée de 8 heures. Le mouvement s'enracine dans la population et le temps. Le 3 mai, la police attaque les grévistes, pour laisser entrer les "jaunes", briseurs de grève, embauchés par le patronat américain. Les "forces de l'ordre" (de quel Ordre?) laisseront trois morts et cinquante blessés sur le carreau.

Le lendemain, 4 mai, les syndicats organisent une marche de protestation. Elle se déroule dans le calme. Au dernier moment, 180 policiers, aidés par des détectives privés et des miliciens financés par les patrons, chargent les derniers manifestants. Une bombe, jetée par on ne sait qui, explose dans les rangs de la police faisant 15 morts dont huit manifestants et sept policiers. Huit syndicalistes sont arrêtés et jugés le 21 juin. Lors de ses instructions au jury, le juge Julius Grinnel déclare : « Il n’y a qu’un pas de la République à l’anarchie. C’est la loi qui subit ici son procès en même temps que l’anarchisme. Ces huit hommes ont été choisis parce qu’ils sont des meneurs. Ils ne sont pas plus coupables que les milliers de personnes qui les suivent. Messieurs du jury : condamnez ces hommes, faites d’eux un exemple, faites les pendre et vous sauverez nos institutions et notre société. C’est vous qui déciderez si nous allons faire ce pas vers l’anarchie, ou non. » C'est l'aveu du complot en quelque sorte. Le jury suit les recommandations du juge. Les huit syndicalistes sont condamnés à la pendaison. Grâce à une mobilisation internationale puissante, trois des leaders voient leur condamnation commuée en peine de prison à perpétuité.

Trois ans plus tard à Paris, la Deuxième internationale socialiste décrète le Premier mai comme un jour de lutte à travers le monde, avec pour objectif la journée de 8 heures. Cette date est choisie en mémoire des cinq pendus de Chicago. Pour le monde du travail, le symbole de la date est lourd de son histoire, lourd de sens. Partout dans le monde, les manifestants arborent un triangle rouge symbolisant la triple revendication des 8 heures de Robert Owen. Ce triangle est remplacé plus tard par une fleur d'églantine puis, en 1907, par un brin de muguet.

La bataille a été longue, rude et violente tant le patronat ne veut pas céder, notamment sur le travail des enfants. Les grands capitaines de l'industrie estiment que la petite taille des enfants leur permet d’effectuer certaines tâches impossibles aux adultes. Cyniques, ils justifient cette exploitation en expliquant que "l’emploi d’enfants leur évite de devenir des vagabonds". En 1841, la journée de travail des enfants de 8 à 14 ans est limitée à 8 heures par jour. Pour les adultes la durée quotidienne du travail est fixée à 12 heures en 1848 et la semaine de travail est fixée à 6 jours à partir de 1906. Les travailleurs devront se battre, sans relâche, jusqu'en 1936 pour arracher les 40 heures hebdomadaires de travail. Il leur faudra encore lutter pendant 46 ans pour gagner une heure hebdomadaire de loisir, avec en 1982 la loi sur les 39 heures. 18 années encore pour obtenir une nouvelle réduction du temps de travail avec la semaine de 35 heures, instituée par la loi Aubry du 13 juin 1998, applicable à partir du 1er janvier 2000.

Cependant, la lutte des travailleurs dans le monde n'est pas terminée. Si en France on a oublié le travail des enfants de cinq ans dans les mines depuis longtemps, dans le monde 210 millions d'enfants de 5 à 14 ans et 140 millions d'adolescents de 15 à 17 ans travaillent. Plus dramatique encore, 8 millions d'entre eux sont victimes de la prostitution, forme suprême et exécrable de l'exploitation capitaliste.

C'est dans une bataille sans fin pour la réduction du temps du travail que le Premier mai trouve ses origines et non dans le "travailler plus". A chaque fois, c'est la gauche au pouvoir (le quinquennat de François Hollande fait exception ) qui en a pris l'initiative politique mais c'est avant tout le résultat de siècles de luttes syndicales et ouvrières qui ont conduit à ce progrès incontestable de l'Humanité

 



29/04/2021
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