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CONFLIT D’INTÉRÊTS MAJEUR POUR JEAN-PAUL DELEVOYE UN ARTICLE DE L’HUMANITÉ

 
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Le haut-commissaire aux retraites et membre du gouvernement est dans la tourmente : il avait « oublié » de déclarer ses liens avec le milieu de l’assurance privée.

 

Les mains dans le pot de confiture : l’expression est idéale pour illustrer le conflit d’intérêts de Jean-Paul Delevoye, le « M. Retraites » du gouvernement, nommé haut-commissaire en 2017 et membre officiel du gouvernement depuis le 3 septembre dernier. Hier matin, Le Parisien révélait en effet que Jean-Paul Delevoye avait omis un élément de taille dans sa déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) : sa fonction d’administrateur de l’Institut de la formation de la profession de l’assurance (IFPASS), leader français de la formation dans les métiers de l’assurance privée. Un simple « oubli », une erreur selon lui. Voire.

 

Car curieusement, il n’a pas oublié de déclarer d’autres activités qui n’ont pas de lien avec ses fonctions politiques, comme sa présidence d’une association des orchestres nationaux. Heureusement, Jean-Paul Delevoye n’est pas ministre de la Culture… Sa démission de sa fonction d’administrateur, annoncée dans la foulée, ne change rien au fond de l’affaire : le membre du gouvernement chargé de casser le modèle de retraite solidaire est étroitement lié au monde de l’assurance privée, lequel se frotte les mains à la perspective des milliards d’euros que pourrait générer ce nouveau marché.

 

Des liens financiers avérés

« C’est gênant. On voit que, dans la période, les assureurs privés montrent plus le bout de leur nez car ils sentent bien qu’il y a un coup à jouer avec cette réforme » a réagi sur France Info Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT. Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a lui aussi appuyé sur le point sensible : « on voit le vrai visage de cette réforme (…) où tout est fait pour pousser les futurs retraités vers des fonds d’assurance ».

 

Jean-Paul Delevoye s’est défendu, outre son « oubli », par le caractère bénévole de cette fonction d’administrateur. Joint par téléphone, le service communication de l’IFPASS est quelque peu embarrassé : « nous verrouillons l’information (sic). Les dirigeants sont en concertation pour publier un communiqué ». A la question de savoir si les administrateurs perçoivent quelque avantage ou jetons de présence, la réponse demeure laconique : « je ne peux pas vous répondre pour l’instant ». Plutôt gênés aux entournures, et pour cause : selon un ancien dirigeant cité par Le Parisien, « l’IFPASS est étroitement lié à la Fédération française de l’assurance. (…) Les liens avec Jean-Paul Delevoye sont précieux, notamment parce que l’ensemble du secteur est très intéressé par la réforme ».

 

Hier, la majorité tentait de déminer le terrain de façon quelque peu pathétique, jouant surtout sur une simple erreur. Le chef de file de LaREM, Gilles Le Gendre, a opté pour les mensonges : « c’est une fonction entièrement bénévole qu’il n’exerce plus depuis qu’il est ministre et qui n’a rien à voir avec le business de l’assurance », a-t-il déclaré sur LCI. Or Delevoye était encore en fonction d’administrateur jusqu’à hier, et surtout, l’IFPASS est une des figures de proue du monde de l’assurance : cette ancienne association paritaire a changé de statut juridique en 2016, devenant une société par action simplifiée. A cette occasion, il s’est rapproché du groupe IGS, leader dans la formation initiale et continue... dont Delevoye a également été conseiller du délégué général, et pas pour des prunes cette fois : 25.000 € net en 2016 et 40.000 € en 2017. Une confiture appétissante.

Benjamin Konig


L’Humanité du 10 décembre 2019



17/12/2019
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