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Finance. Les profits du CAC 40 ont explosé en 2017

Les multinationales de l’indice phare de la place parisienne ont dégagé 94 milliards d’euros de bénéfices. Les dividendes ont augmenté de 2%, pour atteindre 47 milliards d’euros. Stéphane Mahé/Reuters

Les multinationales de l’indice phare de la place parisienne ont dégagé 94 milliards d’euros de bénéfices. Les dividendes ont augmenté de 2%, pour atteindre 47 milliards d’euros. Stéphane Mahé
 

Les entreprises cotées à l’indice parisien ont vu leurs bénéfices bondir de 22 % l’an dernier. La santé des grands groupes est au beau fixe, sauf sur l’investissement, qui chute de 15,1 %.

«Un pognon de dingue » : l’expression prend ici tout son sens. Les profits du CAC 40 ont bondi de 22 % par rapport à l’année précédente, d’après le profil financier de l’indice réalisé par les cabinets Ernst & Young et Ricol Lasteyrie Corporate Finance (EY-RLCF). Ce sont 94 milliards d’euros de bénéfices qui ont ainsi été engrangés par les plus grandes cotations boursières l’an dernier, retrouvant quasiment le niveau d’avant la crise de 2008. Les dividendes ont eux connu une hausse de 2 %, pour atteindre 47 milliards d’euros. Un montant légèrement inférieur à l’estimation effectuée mi-mai par l’association de lutte contre la pauvreté Oxfam, qui évaluait à 51 milliards d’euros le montant des dividendes versés par les entreprises de l’indice en 2017. « Toutes les entreprises du CAC 40 distribuent un dividende cette année. 34 entreprises versent un dividende en hausse », souligne en revanche l’étude EY-RLCF. Outre ce niveau de profitabilité exceptionnel, les grands groupes ont également bénéficié d’une reprise d’activité avec une croissance du chiffre d’affaires de 5 %, passant de 1 243 milliards à 1 306 milliards d’euros. Dans le même temps, la marge opérationnelle (l’indicateur de rentabilité) progressait de 7,6 % à 7,9 %. Parallèlement, l’endettement net a continué de diminuer en valeur absolue – après six années consécutives de baisse – et a atteint son plus bas niveau depuis douze ans.

Des profits et toujours des profits

Tous les voyants semblent donc au vert pour les grands groupes. Tous sauf celui de l’investissement. En dehors du secteur banque-assurances, l’investissement a connu son niveau le plus bas depuis 2007, à 69 milliards d’euros contre 75 milliards d’euros dix ans plus tôt. Il représente 6,1 % du chiffre d’affaires, contre 7,7 % en 2016. Pour nuancer légèrement cette baisse, on peut observer que cette chute est en grande partie due aux décisions de Total en la matière. Le géant pétrolier a ainsi revu ses investissements à la baisse de 5 milliards d’euros en 2017. Le groupe hôtelier Accor souffre pour sa part de la comparaison avec l’année 2016, où celui-ci avait investi 3 milliards d’euros.

Enfin, le remplacement d’Alcatel-Lucent par Nokia dans l’indice CAC 40 en 2016 achèverait d’expliquer ce différentiel entre 2016 et 2017, Nokia étant sorti de l’indice l’an dernier. « En dépit de la baisse de ses investissements, Total demeure toutefois le principal investisseur du CAC 40, suivi d’Orange et d’Engie, puis des constructeurs automobiles PSA et Renault. Ces cinq entreprises réalisent ainsi 47 % du total des investissements effectués par les membres du CAC 40 », souligne le rapport EY-RLCF. Au-delà des performances des plus grands groupes cotés à la Bourse de Paris, l’étude constate une stabilisation de la part du chiffre d’affaires des entreprises réalisé en Europe à 56 %. Un niveau stable depuis 2015, après une baisse quasi continue depuis 2006.

Des montants vertigineux

Si l’industrie et le BTP continuent de dominer le CAC 40 en 2017 – avec 16 sociétés sur 40 et 39 % du chiffre d’affaires total –, les données récupérées par EY-RLCF sur le début de l’année 2018 laissent entrevoir un changement dans le podium des secteurs les plus profitables. L’entrée d’Hermès le 18 juin dernier à la place de LafargeHolcim devrait notamment rééquilibrer le rapport de force, souligne le site d’informations économiques la Tribune. Avec Kering (Gucci), l’Oréal et LVMH, ce quatuor du luxe pèserait 380 milliards d’euros de capitalisation, plaçant le secteur des biens de consommation quasiment à égalité avec le BTP.

Au regard de ces montants vertigineux, l’argument selon lequel l’État ne pourrait pas mettre à contribution les grandes entreprises pour participer à l’effort fiscal national semble bien léger. D’autant qu’en parallèle, la dépense totale de minima sociaux s’établissait en 2016 à 26,6 milliards d’euros, celle de la prime d’activité à 4,1 milliards, les prestations familiales et les allocations logement versées aux ménages pauvres atteignaient respectivement 6,4 milliards d’euros et 10 milliards d’euros, d’après les derniers comptes de la protection sociale parus jeudi dernier. D’après les chiffres de l’Insee, sans prélèvements ni prestations, le taux de pauvreté serait 8,9 points supérieur à son niveau actuel (22,8 % contre 13,9 %). Pas de quoi justifier un coup de rabot quand les profits du CAC 40 sont au beau fixe.

Croissance en berne

Si le CAC 40 solde la crise et sabre le champagne, en revanche l’économie française marque un sérieux coup de frein. Après une progression de 2,3 % l’an dernier, elle devrait afficher un taux de croissance de seulement 1,7 %, a annoncé l’Insee, qui a révisé, la semaine dernière, sa prévision. Selon l’institut, le ralentissement se ressentira notamment dans l’investissement des entreprises (+ 3,1 % contre + 4,4 % en 2017) et la production de biens et de services (+ 2 % contre + 2,6 % en 2017). Malgré les alertes, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a affirmé : « 2 % de croissance, ça reste notre objectif, mais tout cela, c’est de la



27/06/2018
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