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?Il est « trop »: Une nouvelle affaire embarrassante pour Jean-Paul Delevoye

C’est extraordinaire à quel point ces gens qui dénoncent les privilèges des cheminots en accordent à leur entourage et à eux-mêmes… Son remplaçant était nettement plus parcimonieux avec… les caissières d’Auchan… Tous ces gens sont à vomir (note de Danielle Bleitrach).

Une nouvelle affaire embarrassante pour Jean-Paul Delevoye©Panoramic

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Jean-Paul Delevoye, un habile négociateur rattrapé par ses "oublis"
 

6Medias, publié le vendredi 20 décembre 2019 à 09h30

L’ancien haut-commissaire aux retraites aurait gaspillé de fortes sommes d’argent lorsqu’il était à la tête du Conseil économique, social et environnemental, révèle Le Parisien.

Y’aurait-il une 14e affaire pour Jean-Paul Delevoye ? Le Parisien s’est procuré un rapport de 103 pages qui aurait été « enterré ». Il concerne son passage à la tête du Cese (Conseil économique, social et environnemental) entre 2010 et 2015.

Ce rapport de la société Technologia, qui date de 2014, avait pour but d’évaluer les risques psychosociaux parmi les agents depuis son arrivée au conseil. Il vient jeter un peu plus le trouble sur le personnage. Le Parisien relève surtout deux lignes qui « pointent un certain malaise quant à une confusion des missions et des moyens due à la détention en parallèle d’un mandat électif par le Président ». Qu’en est-il donc réellement, y’a-t-il eu des petits arrangements de sa part à l’époque ?

 

 

Le quotidien met en avant des témoignages qu’il a récupérés qui pourraient encore plus embarrasser Jean-Paul Delevoye. Ainsi, pendant cinq ans, l’ancien homme fort des retraites d’Édouard Philippe aurait multiplié les voyages avec ses chauffeurs attitrés « pour faire des allers-retours entre le Cese (Paris) et la commune de Bapaume (Pas-de-Calais) où il… était maire (jusqu’en 2014). « Souvent le président partait le jeudi soir ou le vendredi et revenait le lundi. Et le chauffeur restait à Bapaume, nourri, logé », révèle aujourd’hui une source au Parisien. Beaucoup se demandaient à l’époque qui payait les allers et venues entre le Cese et la ville nordiste.

Pire, selon certaines sources, les chauffeurs semblaient avoir un rythme de vie assez confortable, en ne travaillant qu’une semaine sur deux avec un salaire de 2000 euros et des primes allant de 800 à 1000 euros. De quoi faire jaser.

Des chauffeurs et assistantes à plein temps

Une source interne dévoile également que le dispositif aurait été validé par Annie Podeur, qui n’était autre que la secrétaire générale et aussi magistrate à la Cour des comptes. Jean-Paul Delevoye aurait eu aussi la folie des grandeurs en commandant une « Peugeot 607 et un véhicule huit places en raison de ses grandes jambes et pour transporter les délégations », peut-on apprendre. D’autres sources affirment également que deux assistantes étaient attitrées « à plein temps » au secrétariat de la mairie. Ironie du sort, en 2012, Jean-Paul Delevoye déclarait : « Tout l’argent public qui est utilisé ici doit être prouvé à l’extérieur dans la plus totale transparence. »

Le rapport, très critique envers la direction de l’époque, fait état d’une gestion des ressources humaines « à la dure » de la part de l’ancien haut-commissaire. Contacté, Jean-Paul Delevoye n’a pas souhaité répondre. Son ancien chef de cabinet réfute lui en bloc les accusations, arguant de trajets en TGV et de l’utilisation de la 607 pour des motifs de « covoiturage ». Il a aussi nié l’existence des deux secrétaires affectées à la mairie et nié tout simplement l’existence du rapport.

 
 
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Publié par  le décembre 20, 2019 dans actualitésPOLITIQUESOCIETE

 

Challenge, un palmarès des fortunes professionnelles, tenu plus ou moins secret : des conflits d’intérêt ?

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Comme le déclare un des classés, dans le contexte des « gilets jaunes », il vaudrait mieux ne pas trop ébruiter les profits. Mais les enseignements de ce palmarès ne se limitent pas comme depuis 10 ans à l’enregistrement des hausses phénoménales du patrimoine des super-riches. Le classement témoigne du fait que l’ère macron a accéléré une recomposition du capital. Il y a les super-gagnants, les secteurs du luxe et les perdants, l’industrie et la grande consommation. Ce qui est déjà un préjudice important pour la nation autant que pour la population. Il y a aussi les enfants chéris de Macron, les start-up, ce qui lui faisait annoncer la « start-up nation » pas si nation que ça puisque les fonds de pension américains les ont pris d’assaut et « le cancer financier » a investi massivement ce qui a permis de les classer. Cette économie de services est à la fois fragile, spéculative, parasitaire et ouverte à un « investissement de « casino », celui des fonds de pension et autres fonds y compris « vautours ». Ceux qui résistent assez bien et continuent leur progression ce sont des groupes ou des PME non cotées en bourse, souvent liés au luxe mais pas seulement.. En revanche, l’effondrement qui se poursuit quels que soient les résultats ce sont les groupes familiaux industriels ou de la grande distribution (comme Casino) cotés en Bourse. Ce qui témoigne aussi d’une crise du capital dans sa capacité à l’investissement sur le long terme. Le fond en est « la financiarisation » c’est-à-dire des capitaux qui ne trouvent plus à se mettre en valeur et jouent d’une manière spéculative sur tel ou tel produit, en créant des valeurs fictives en articulant investissement, spéculation, communication, d’où la main mise sur la presse d’abord financière, etc…

Ne nous faisons pas d’illusion sur la nature de ce qui oppose ces capitaux, mais l’analyse ici même à propos de la chute de Delevoye (peut-être trop mouillé avec les investisseurs américains de Blackrock) et de la montée de Laurent Pietraszewski du groupe Auchan, est celle de l’existence de conflits d’intérêt à l’intérieur du capital dans le partage du gâteau que représente la fin des protections sociales, les privations de la santé, de l’éducation dont on voit déjà les premiers effets dans cet article de Challenge… Quel pouvoir a encore Macron? Quels sont les liens internationaux?

Dans un tel contexte, la lutte peut payer encore plus. Voici donc l’article avec sa référence… (note de Danielle Bleitrach pour Histoire et société)

http://lepcf.fr/Les-500-plus-grosses-fortunes-de-France

Après 25 % en 2017 et 17 % en 2018, la progression de la richesse de « nos » 500 atteint 6 % cette année. Une hausse modérée qui témoigne d’un millésime contrasté selon les secteurs, avec le luxe qui rit et l’industrie qui pleure.

Jamais, depuis le lancement du classement des 500 fortunes professionnelles de France il y a vingt-quatre ans, les 700 chefs d’entreprise et les grands actionnaires y figurant n’ont été aussi perdus devant l’image que la société a d’eux. A l’évidence, la crise des « gilets jaunes » a laissé des traces. « Peut-être ne devriez-vous pas publier votre classement cette année compte tenu de l’ambiance compliquée », suggère par exemple Philippe Bénacin (200ème), cofondateur d’Interparfums, qui développe des licences avec des groupes de luxe. Pourtant, le cru 2019 de notre palmarès est contrasté, avec une progression que l’on peut considérer comme modérée (6 %) de la richesse cumulée de nos 500 fortunes, loin derrière celles de l’an dernier (+17 %) et de 2017 (+25 %).

Part croissante de la croissance

Mais sur le long terme, quelle performance ! Il y a quelques mois, l’Insee a publié une étude montrant que le patrimoine moyen des Français avait doublé depuis 1998. Or, sur la même période, celui des 500 de notre classement a été multiplié par… sept. L’économiste Thomas Piketty, auteur du best-seller Le Capital au XXIème siècle, a raison quand il affirme que « les plus riches captent une part croissante de la croissance » depuis plusieurs années. En 1996, lorsque Challenges a lancé son palmarès, la richesse cumulée des 500 fortunes représentait 2 % de l’ensemble du patrimoine privé des Français, estimé alors à 3.475 milliards d’euros. Et pendant quinze ans, cette part est restée à peu près stable. Mais depuis 2010, elle a augmenté beaucoup plus vite. Jusqu’à peser, cette année, avec 700 milliards, environ 6 % du patrimoine actuel (estimé à 12.000 milliards) des Français… Thomas Piketty le confirme : « La France a connu un fort accroissement des inégalités entre 1983 et 2015 : le revenu moyen des 0,1 % les plus aisés a progressé de 150 %, contre à peine 25 % pour le reste de la population. Les 1 % les plus riches ont capté à eux seuls 21 % de la croissance totale, contre 20 % pour les 50 % les plus pauvres ».

Cette année, cette croissance n’a pas bénéficié uniformément à tous les secteurs. Mieux valait être à la tête d’un groupe de luxe qu’à celle d’une entreprise industrielle cotée, même prospère. Les grandes sociétés comme LVMH, Chanel, Hermès ont ainsi vu leur valeur s’envoler ces derniers mois, boostée par la croissance des ventes (+ 12,5 % pour Chanel en 2018) et des profits records. Elles entraînent dans leur sillage les belles PME du secteur, souvent familiales, comme le pâtissier Pierre Hermé et le malletier familial Goyard, deux de la cinquantaine des entrants de notre classement.

Fonds à l’affût

Leur valorisation est d’autant plus forte que des fonds d’investissement et des sociétés de private equity frappent avec insistance à leur porte, le carnet de chèques à la main, pour prendre un ticket au capital. Avec de gros moyens : l’année dernière, au niveau mondial, ces fonds ont levé 460 milliards de dollars. Cette année, selon le fournisseur de données financières Preqin, ils devraient disposer du double : 1.000 milliards.

« Il ne se passe pas une semaine sans qu’un financier nous appelle en nous proposant une valorisation stratosphérique », observe le créateur de cette grosse PME de services, sous le couvert de l’anonymat. Beaucoup finissent par céder : Jean-Claude Lavorel, qui contrôlait, depuis 1999, Bonitas, un groupe de services aux personnes âgées en Allemagne, l’a finalement vendu à l’un des quatre fonds qui se battaient pour le décrocher : « Celui que nous avons choisi avait déjà une activité dans le secteur et sa proposition était… bonne », reconnaît volontiers l’entrepreneur lyonnais, qui se concentre désormais sur ses huit hôtels. Au contraire, Marc Sellam, le PDG-fondateur de Ionis Education – un groupe de 24 écoles dont il contrôle 80 % du capital –, refuse « de céder aux multiples sirènes des fonds et des investisseurs qui me contactent chaque jour en me proposant des valorisations plus folles les unes que les autres. Le marché actuel est inflationniste, voire fantaisiste : cela ne doit pas nous empêcher de réfléchir de manière sensée et durable ».

Dynamique du non-coté

Fantaisiste, inflationniste ? Il y a de cela : le thermomètre des valorisations a pris un coup de chaud. La mesure, dans ce cas, n’est pas le degré Celsius, mais le multiple d’Ebitda. Il retranscrit la valeur d’une entreprise en nombre d’années de création de richesse avant charges. Or ce multiple, qui était de seulement 6,5 fois en 2012, a bondi à 11 fois cette année, selon le dernier indicateur Argos Wityu. A comparer aux multiples des sociétés cotées, qui ne se paient, elles, que 8,5 fois leur Ebitda en moyenne. « C’est un écart historique, explique Louis Godron, président associé d’Argos Wityu. Il confirme la dynamique du non-coté, dont les prix sont tirés par la politique d’acquisition active des grands groupes et par l’intérêt croissant des investisseurs pour cette classe d’actif ». Intérêt justifié, jusqu’à présent : entre 2004 et 2018, le private equity a rapporté en moyenne 14,2 % par an, contre moins de 8 % pour les actions cotées…

Comment résister à quelques dizaines de millions quand on veut se développer et que les moyens manquent ? Les 30 créateurs de start-up qui font leur entrée dans notre classement cette année n’ont pas réfléchi trop longtemps : ils ont accueilli des financiers à leur capital… Ce qui nous a permis de donner une valeur à une activité qu’il était jusque-là difficile d’estimer. Ainsi, c’est grâce à une levée de fonds de 150 millions que nous avons pu estimer la fortune des trois cofondateurs du site de prises de rendez-vous médicaux Doctolib, Stanislas Niox-Chateau, Ivan Schneider et Jessy Bernal. C’est également à l’occasion d’une levée de fonds que nous avons pu évaluer la fortune professionnelle de Mathieu Nebra et Pierre Dubuc, les cofondateurs d’OpenClassrooms, une startup proposant des modules de formation diplômants. Ces nouveaux noms côtoient Jonathan Cherki, fondateur de ContentSquare, pépite française spécialisée dans l’analyse prédictive du comportement client, qui a levé en janvier dernier 53 millions et Jean-Luc Robert, le fondateur de Kyriba. Cette Fintech tricolore, installée à New York, édite des solutions de gestion dans le cloud et a levé une centaine de millions de dollars auprès d’institutions et de fonds comme BpifranceIris CapitalDaher CapitalHSBC et Sumeru Equity PartnersDoctolibOpenClassroomsContentSquareKyriba, mais aussi DataikuWindShiftManomanoCheckr… La liste de ces nouvelles sociétés et de leurs dirigeants, qui pèsent désormais des dizaines, voire des centaines de millions d’euros, est longue. Elle confirme que l’économie française est bien, comme l’affirmait Emmanuel Macron, en train de passer de la « vieille économie » à une… « start-up nation ».

Crise des midcaps

Et cette « vieille économie », justement, c’est… la Bourse ! Notamment les titres des groupes familiaux industriels et de grande consommation, dont les cours décrochent. Eramet ? – 56 % en un an. Trigano ? – 50 %. L’an dernier, le CAC 40, l’indice des grandes valeurs, a reculé de 11 %. Mais l’indice des valeurs moyennes a perdu, lui, deux fois plus. Et les premiers mois de 2019 n’ont pas inversé la tendance. Les bons résultats des entreprises n’y changent rien : les investisseurs désertent la cote, et notamment les valeurs moyennes. Le groupe Plastic Omnium, dirigé avec talent par Laurent Burelle, a beau afficher un résultat net 2018 en forte hausse, à 533 millions, son cours a carrément chuté de 41 à… 21 euros. Du coup, la valorisation de la famille Burelle est passée de 2,9 à 1,5 milliard.

Quand les résultats du groupe sont médiocres, c’est encore pire. En témoigne la chute de tension de Boiron. Les descendants du fondateur du numéro un mondial de l’homéopathie ont vu leurs titres passer de 72 à 39 euros pour cause de déremboursement annoncé de l’homéopathie. Quant à Jean-Charles Naouri, qui contrôle le distributeur Casino, endetté et en pertes, il disparaît carrément de notre classement des 500 fortunes professionnelles de France. Lui qui, il y a six ans, figurait encore dans la liste des milliardaires…

Eric Tréguier


Les dix premiers du classement :

Première remarque, on peut distinguer le bon classement des industries du luxe, car l’argent appelle l’argent, les plus riches ayant besoin de dépenser leur fortune de plus en plus grande ; cette production n’est pas forcément utile à tous et ne répond pas aux besoins de la population et pourtant elle est le fait d’une activité industrielle non négligeable et brasse des richesses considérables.

Deuxième remarque, la finance qui dirigerait tout et serait à abattre selon nos grands « révolutionnaires » de tous poils ne commence à se montrer qu’en 22ème position avec la famille Rotschild, les 2 grands de la finance suivants étant seulement en 81ème et 118ème position. A méditer…
(Remarques de PB).

L’ÉVOLUTION DU CLASSEMENT DES FORTUNES

Après 25% en 2017 et 17% en 2018, la progression de la richesse de « nos » 500 atteint 6% cette année. Une hausse modérée qui témoigne d’un millésime contrasté selon les secteurs, avec le luxe qui rit et l’industrie qui pleure.
Jamais depuis le classement des 500 fortune professionnelles de France, il y a 24ans , le 700 chefs d’entreprise et les grands actionnaires y figurant n’ont jamais été aussi perdus devant l’image que la société à d’eux. A l’évidence, la crise des « gilets jaunes » a laissé des traces. « Peut-être ne devriez vous pas publier votre classement cette année compte tenu de l’ambiance compliquée » suggère par exemple Philippe Bénacin (200ème), confondateur d’Interparfums, qui développe des licences avec des groupes de luxe.Pourtant le cru 2019 de notre palmarès est contrasté, avec une progression que l’on peut considérer comme modérée (6%) de la richesse cumulée de nos 500 fortunes, loin derrière celles de l’an dernier (+17%) et de 2017 (+25%).

PART CROISSANTE DE LA CROISSANCE

Mais sur le long terme, quelle performance! Il y a quelques mois, l’INSEE a publié une étude montrant que le patrimoine moyen des Français avait doublé depuis 1998. Or sur la même période, celui des 500 de notre classement a été multiplié par… sept. L’économiste Thomas Piketty, auteur du best-seller Le capital au XXIème siècle, a raison quand il affirme que « les plus riches captent une part croissante de la croissance ». En 1996, lorsque Challenge a lancé son palmarès, la richesse cumulée des 500 fortunes représentait 2% de l’ensemble du patrimoine privé des Français estimé alors à 3475 milliards d’euros. Et pendant quinze ans cette part est restée à peu près stable. Mais depuis 2010, elle a augmenté beaucoup plus vite, jusqu’à peser, cette année avec 700 milliards, environ 6% du patrimoine (estimé à 12.000 milliards) des Français… Thomas Piketty le confirme: « La France a connu un fort accroissement des inégalités entre 1983 et 2015: le revenu moyen des 0,1% les plus aisés a progressé de 150%, contre 25% pour le reste de la population. Les 1% les plus riches ont capté à eux seuls 21% de la croissance totale, contre 20% pour les 50 % les plus pauvres.
Cette année, cette croissance n’a pas bénéficié uniformément à tous les secteurs. Mieux valait être à la tête d’un groupe de luxe qu’à celle d’une entreprise industrielle côtée, même prospère. Les grandes sociétés comme LVMH, Chanel, Hermès ont vu leur valeur s’envoler ces derniers mois boostée par la croissance des ventes (+ 12,5%) pour Chanel en 2018) et des profits recors; Elles entraînent dans leur sillage les belles PME du secteur, souvent familiales, comme le pâtissier Pierre Hermé et le malletier familial Goyrard, deux de la cinquantaines des entrants de notre classement.

FONDS A L’AFFUT

Leur valorisation est d’autant plus forte que des fonds d’investissement et des société de private equity frappent avec insistance à leur porte, le carnet de chèque à la main, pour prendre un ticket au capital: l’année dernière au niveau mondial, ces fonds ont levé 460 milliards de dollars. Cette année, selon le fournisseur de données financières Preqin, ils devraient disposer du double 1000 milliards.
« Il ne se passe pas une semaine sans qu’un financier nous appelle en nous proposant une valorisation stratosphérique », observe le créateur de cette grosse PME de services, sous le couvert de l’anonymat. Beaucoup finissent par céder: Jean Claude Lavorel, qui contrôlait depuis 1999, Bonitas, un groupe de services aux personnages âgées en Allemagne, l’a finalement vendu à l’un des quatre qui se battaient pour le décrocher; « celui que nous avons choisi avait déjà une activité dans le secteur et sa proposition était… bonne » reconnait l’entrepreneur lyonnais, qui se concentre désormais sur ses huit hôtels. Au contraire, Marc Sellam, le PDG-fondateur de Ionis Education- un groupe de 24 écoles dont il contrôle 80% du capital- refuse « de céder aux multiples sirènes des fonds et des investisseurs qui me contactent chaque jour en me proposant des valorisations plus folles les unes que les autres. le marché actuel est inflationniste, voire fantaisiste: cela ne doit pas nous empêcher de réfléchir de manière sensée et durable ».

DYNAMIQUE DU NON-COTE

Fantaisiste, inflationniste ? Il y a de cela: le thermomètre des valorisations a pris un coup de chaud. La mesure, dans ce cas n’est pas le degré celsius, mais le multiple d’Ebitda. Il retranscrit la valeur d’une entreprise en nombre d’années de création de richesse avant charges. Or ce multiple, qui était de seulement 6,5 en 2012, a bondi à 11 fois cette année, selon le dernier indicateur Argos Wityu. A comparer aux multiples des sociétés cotées, qui ne se payent , elles, que 8,5 fois leur Ebirda en moyenne.  » C’est un écart historique, explique Louis Godron, président associé d’Argos Wityu. IL confirme la dynamique du non -côté, dont les prix sont tirés par la politique d’acquisition active des grands groupes et par l’intérêt croissant des investisseurs pour cette classe d’actif. » Intérêt justifié jusqu’à présent: entre 2004 et 2018, le private equity a rapporté en moyenne 14, 2% par an, contre moins de 8 % pour les actions cotées.
Comment résister à quelques dizaines de millions quand on veut se développer et que les moyens manquent ? Les 30 créateurs de start-up qui font leur entrée dans notre classement cette année n’ont pas réfléchi trop longtemps: ils ont accueilli des financiers à leur capital… ce qui nous a permis de donner une valeur à une activité qu’il était jusque-là difficile d’estimer. Ainsi c’est grâce à une levée de fond de 150 millions que nous avons pu estimer la fortune des trois cofondateurs du site de prises de rendez-vous médicaux, Doctolib, Dtanislas Nios Chateau, Ivan Schneider et Jessy bernal. C’est également à l’occasion d’une levée de fonds que nous avons pu évaluer la fortune professionnelle de Mathieu Nebra et Pierre Dubuc, les cofondateurs d’OpenClasserooms, une startup proposant des modules de formation diplômants.
Ces nouveaux noms côtoient Jonathan Cherki, fondateur de Content Square, pépite française spécialisée dans l’analyse prédictive du comportement client, qui a levé en janvier dernier 53 millions et jean Luc Robert, le fondateur de Kyriba. Cette Fintech tricolore, installée à new York, édite des solutions de gestion dans le cloud et a levé une centaine de millions de dollars auprès d’institution et de fonds comme Bpnifrance, iris Capital, Daher Capital, HSBC et Sumeru Equity partners.
Doctolib, OpenClassrooms, Contensquare, Kyriba mais aussi Datayku, Wind, shift, Manomano, Checkr… La liste de ces nouvelles sociétés et de leurs dirigeants, qui pèsent désormais des dizaines, voire des centaines de millions d’euros est longue. Elle confirme que l’économie française est bien, comme l’affirmait Emmanuel Macron en train de passer de la « vieille économie » à une « startup nation ».

CRISE DES MIDCAPS

Et cette « vieille économie », justement, c’est … la Bourse! Notament les titres des groupes familiaux industriels et de grande consommation, dont les cours décrochent. Eramet? -56% en un an. Trigano? -50% . L’an dernier, le CAC 40, l’indice des grandes valeurs a reculé de 11%. Mais l’indice des valeurs moyennes a perdu, lui, deux fois plus. Et les premiers mois de 2019 n’ont pas inversé la tendance. Les bons résultats des entreprises n’y changent rien: les investisseurs désertent la côte, et notamment les valeurs moyennes. Le groupe Plastic Omniom, dirigé avec talent par Laurent Burelle, a beau afficher un résultat net 2018 en forte hausse, à 533 millions, son cours a carrément chuté de 41 à … 21 euros. Du coup la valorisation Burelle est passée de 2,9 à 1, 5 milliards.

Quand les résultats du groupe sont médiocres, c’est encore pire. En témoigne la chute de tension de Boiron. les descendants du fondateur de l’homéopathie ont vu leurs titres passer de 72 à 39 euros pour cause de déremboursement annoncé de l’homéopathie. quant à Jean Chalrles Naouri, qui contrôle le distributeur casino, endetté et en pertes, il disparaît carrément de notre classement des 500 fortunes professionnelles de France. Lui qui, il y a six ans, figurait encore dans la liste des milliardaires.



22/12/2019
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