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L'europe à la renverse

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C’est désormais une vague puissante qui emporte un à un les pays européens au détriment des classes populaires, principales victimes de la mondialisation capitaliste. L’arrivée de l’extrême droite héritière des nostalgiques du fascisme à la tête de l’Italie, en alliance avec le mouvement cinq étoiles à la rhétorique xénophobe, indique le degré de dégénérescence de l’actuelle union européenne au service du monde de la finance.

 

Si ce gouvernement tente d’apparaitre en opposition avec cette dernière, il est surtout l’expression de sa déchéance, elle même conséquence du déni permanent des choix démocratiques et de la violence antisociale de ses institutions. La nouvelle ingérence du Commissaire européen au budget pour qu’émerge un gouvernement inféodé aux diktats des marchés financiers ne pouvait avoir pour résultat qu’un renforcement des intentions de votes en faveur de l’extrême droite et une aggravation de la crise. Quand l’irresponsabilité tutoie le cynisme…

 

Les peuples sont ainsi pris au piège d’une guerre intense entre les bourgeoisies continentales. Les unes s’abritent sous le parapluie bruxellois quand les autres cherchent de nouvelles marges pour leur capitalisme national, n’hésitant pas à solliciter le soutien des mouvements dits populistes pour y parvenir.

 

Les politiques imposées depuis Maastricht avaient pour fonction d’atomiser les résistances sociales en anéantissant les souverainetés populaires, sapant le tissu syndical, associatif et les forces de transformation sociale qui limitaient les logiques prédatrices du capital. Le résultat, aujourd’hui, est là, avec la résurgence de forces nationalistes d’extrême droite et l’émergence de mouvements démagogues qui, comme en Italie, prétendent gouverner par l’excitation permanente des affects et non par la construction patiente de la défense des intérêts populaires. Le mélange de ces deux ingrédients ne semble pas contrarier les intérêts du patronat italien : c’est bien un représentant éminent du monde de l’argent, banquier et ancien directeur général du MEDEF italien qui apparaissait hier comme un « recours » à la tête du gouvernement… Sa nomination au ministère des affaires européennes et le recyclage de vielles gloires du berlusconisme traduit bien la lutte que se mènent les différentes bourgeoisies pour conserver leur pouvoir. La « Flat Tax », ce taux d’imposition ratiboisé sur le capital, l’une des mesures phares du contrat de gouvernement, marque une orientation politique fondamentale en faveur des intérêts capitalistes.

 

Les classes populaires, quant à elles, restent désarmées, sans représentant significatif, alors que le monde du travail italien a été saigné en application des traités européens. Pris en tenaille entre une dette entretenue par la main mise des marchés financiers et la désagrégation du tissu industriel et agricole, l’étouffement des villes moyennes sous l’effet du « libre-échange », l’aggravation des inégalités territoriales et l’agitation permanente du spectre migratoire, il est aujourd’hui sans relais réel pour porter ses aspirations et intérêts. C’est à la construction de nouvelles résistances sociales nationales et continentales qu’il s’agit de s’atteler pour révolutionner la construction européenne et éloigner les monstres qui prospèrent sur sa décrépitude. L’un des enjeux majeurs consiste à inventer et faire vivre un processus démocratique pour un projet commun de nouvelle construction européenne du travail et de la création. Continuer de laisser étouffer les sentiments nationaux revient à nourrir les pires nationalismes. Le projet de construire une nouvelle union des nations et des peuples libres et associés, coopérant entre eux, devient le chemin à ouvrir pour dépasser l’actuelle « Union européenne » au service des puissances d’argent.



11/06/2018
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