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L’UNION EUROPÉENNE ORGANISE UNE CATASTROPHE FERROVIAIRE

 

Publié le
Samedi 3 juin 2023
L’Union européenne organise une catastrophe ferroviaire
L’Union européenne organise une catastrophe ferroviaire
ROBERT FRANCOIS / AFP
 

Le démantèlement de Fret SNCF a été annoncé par le ministre des Transports, Clément Beaune. Cette décision incompréhensible a été prise alors que l’opérateur public se porte mieux depuis deux ans, représente 60 % du marché en France et que le pacte vert européen fixe l’objectif de miser sur les rails pour transporter les marchandises et réduire les émissions de gaz à effet de serre.

 

Les technocrates de la Commission européenne poursuivent le gouvernement français, donc l’opérateur public, la SNCF, au nom du sacro-saint principe de la concurrence libre et non faussée. De 2005 à 2019, la France a épongé les dettes de la filiale fret de la SNCF et opéré une recapitalisation lors du changement de statut du groupe ferroviaire en 2018. Ce qui est interdit par les règles de la concurrence européenne. Tant pis si le fret a besoin d’être soutenu, si la SNCF dispose justement des équipements et des salariés bien formés pour répondre aux besoins du développement, et si le climat n’a pas le luxe d’attendre.

 

Le gouvernement avait deux choix. Contester, se battre et refuser ce diktat, avec le risque de perdre l’arbitrage et, le cas échéant, payer une amende de plus de 5 milliards d’euros, entraînant, selon le ministre, la fermeture de Fret SNCF et le licenciement de 5 000 salariés. Ou négocier. Il a préféré opter pour la deuxième solution, capitulant devant des règles absconses, qui ne servent ni la SNCF, ni le bien commun, ni l’intérêt général, mais bien les intérêts financiers et privés.

 

Ne rien dire et abdiquer, sans batailler et obtenir, c’est donner de la force aux discours belliqueux et racistes de l’extrême droite et lui ouvrir grand les portes du pouvoir. Car négocier revient à changer la forme juridique de la nouvelle entité, l’ouvrir à la privatisation à hauteur de 49 %, changer le périmètre d’action, devoir céder 20 % de son chiffre d’affaires et également 10 % de ses effectifs… ainsi que probablement le statut de cheminot pour ces derniers.

 

La Commission européenne veut même obliger la future entreprise à ne plus porter le nom de SNCF, comme pour mieux punir – en réalité, dépecer – l’opérateur public en espérant le démanteler petit bout par petit bout pour mieux le vendre aux appétits de ses concurrents privés. Le plus savoureux : les « trains dédiés », activités à client unique et rentables, seront cédés et pourront être, pendant trois ans, sous-traités à la nouvelle entité par l’opérateur privé qui aura remporté le marché ! Voilà où nous conduisent ces règles absurdes.

 

Il est essentiel que le changement de ces règles ainsi que la transformation du marché européen de l’énergie soient au cœur de la campagne pour l’élection des députés européens, afin de mettre l’Union européenne au service des peuples et de l’intérêt général. Pour l’heure, il y va de l’avenir du fret ferroviaire public dans notre pays.

 

Les cheminots, si souvent vilipendés en place publique par le pouvoir, ont notre total soutien. Nous refusons d’acter l’impuissance publique et l’absence de réponse aux besoins sociaux et environnementaux. Aucune négociation ne peut se faire sans les syndicats et les cheminots. Des lignes rouges ne peuvent être franchies : licenciements, privatisation des activités, mort du fret public. D’autant que des dérogations sont possibles pour soutenir l’activité non rentable, comme le fait l’Allemagne avec DB Cargo. Cette activité est nécessaire et doit être soutenue financièrement. Le combat ne fait que commencer, nous sommes aux côtés des cheminots.



04/06/2023
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