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Pour ce 8 mai Hommage a mon Père Jean PEDINIELLI.

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Né le 11 mars 1924 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 8 janvier 2011 à Miramas (Bouches-du-Rhône) ; chef de brigade d’ouvriers principal à la SNCF ; syndicaliste CGT ; militant et élu communiste de Miramas ; résistant membre des Forces Françaises Libres.

 

Les parents de Jean Pédinielli étaient corses, mais il n’eut pas l’occasion de grandir à leurs côtés. En effet son père quitta sa mère très tôt et cette dernière plaça leur fils dans un orphelinat. Il fut adopté par les époux Bonaverra qui vivaient à Lagrand (Hautes-Alpes). Assez doué scolairement, une fois passés le certificat d’études et le concours des Bourses nationales, il entra comme interne au lycée Dominique Villars de Gap (Hautes-Alpes).


Il adhéra en 1938 aux Jeunesses communistes. Il en fut militant jusqu’à leur dissolution en septembre 1939 suite au pacte de non agression germano-soviétique.


La vie à l’internat étant trop stricte pour lui, au bout de trois ans il entra à l’École des mousses, à Toulon (Var), qui fut bientôt « camouflée » (selon sa propre expression) à cause des conditions de l’armistice.

Il s’engagea alors en 1941 dans la marine nationale. Il avait dix-sept ans. Il gagna le Maroc, où il fut affecté au Service Police Navigation, contrôlant les bateaux sardiniers espagnols qui venaient débarquer leur cargaison à Casablanca. Là il se lia d’amitié avec des camarades Bretons, unis par une volonté de venger la honte causée par la défaite et l’occupation de la France. Des civils leur vinrent en aide, notamment un vétérinaire qui leur apprit qu’un général français (le général de Gaulle) appelait à la radio anglaise à poursuivre le combat. On les informa également que des bateaux espagnols pourraient les conduire à Gibraltar. Un patron de chalutier consentit à embarquer deux personnes, Jean Pédinielli et un autre jeune marin.


Après trois semaines de pêche avec les pêcheurs, les hommes approchèrent prudemment le détroit de Gibraltar en longeant la côte. Interceptés par une vedette anglaise, les deux Français furent acceptés à bord après des pourparlers entre Anglais et Espagnols. Ces derniers reçurent chacun deux sacs de farine en échange.


Il intégra la Patriotic School, dans un groupe composé de jeunes novices et des marins du commerce qui avaient sauté à l’eau lors du passage du détroit ou s’étaient ralliés suite à un contrôle de la marine anglaise. Environ trois mois plus tard, un officier des FFL (Forces Françaises Libres) leur annonça leur départ dans un convoi pour l’Angleterre.

 

Londres subissait les bombardements du Blitz quand Jean Pédinielli fut affecté à bord d’un petit chalutier breton, appartenant à une flottille ralliée à de Gaulle. A son bord, Philippe de Gaulle y était enseigne de vaisseau. Les hommes avaient pour mission de se rendre quotidiennement près des côtes françaises pour mettre en alerte les batteries de tir allemandes, que la RAF pouvait alors viser. Trois mois de navigation sur une « Mer du Nord glaciale et déchaînée » (comme il écrivit lui-même) le firent tomber malade et se retrouver dans un hôpital militaire britannique "chouchouté par de vieilles Anglaises".


Comme il avait demandé à servir ailleurs, on l’envoya en Lybie chez les fusiliers marins. Les Américains venaient de débarquer en Afrique du Nord et à Alexandrie (Égypte), une flotte française immobilisée par les Anglais depuis l’armistice s’était ralliée à la France Libre. Jean Pédinielli fut chargé avec de nombreux autres de réarmer cette flotte, qui disposait cependant d’un armement en mauvais état.

Il navigua autour de l’Afrique à bord du croiseur Duguay-Trouin. Tandis que Djibouti leur refusait l’autorisation de débarquer, on fit feu sur eux à Diego Suarez (Madagascar). Ils durent faire escale dans les ports anglais, où ils recevaient de l’armement récent (Aden, Mombasa, Durban, Le Cap), puis remontèrent vers Dakar et Mers-el-Kébir (Algérie).


Le croiseur fit diverses missions en Méditerranée. Pédinielli vécut ces événements dans une ambiance qu’il a décrite comme délétère, faite d’oppositions au sein de l’armée française entre les FFL, l’armée conservatrice de Giraud, les "ralliés de fraîche date et les « naphtalinards » qui ressortaient leur tenue après un silence de presque trois ans."

 

Le bataillon de fusiliers marins étant en train d’être reformé, changé en 1er Régiment de fusiliers marins et affecté à la 1ere Division Française Libre (DFL) du général Brosset, Jean Pédinielli demanda à y retourner. Il participa alors en Italie aux batailles du Garigliano (près de Monte Cassino) en mai 1944, à l’attaque de Tivoli, avant d’embarquer à bord du Sobiesky, « fleuron de la marine polonaise », utilisé par les Américains comme transport de troupes.


Dans la nuit du 15 au 16 août 1944, il prit part au débarquement en Provence, à Cavalaire-sur-Mer (Var). Il rappelait encore en 2004 l’horreur de voir les troupes d’assaut corses, qui marchaient devant, sauter sur les mines qui parsemaient la plage.


Il embarqua pour Hyères après la prise du Golf Hotel, « point de résistance des Allemands » (21 août), franchit le fleuve Gapeau et combattit pour entrer à La Garde, au Pradet et à Toulon. Depuis Arles il remonta la rive droite du Rhône et arriva à Lyon le 3 septembre. Les Américains tardant à les ravitailler, ils furent contraints à un repos de trois semaines. Puis il poursuivit vers Autun (Saône-et-Loire) où l’armée venant du Sud rejoignait celle venant de Normandie. Durant l’hiver 1944-45 il participa à la campagne d’Alsace, dans un froid qui fit de terribles dégâts parmi les soldats venus d’Afrique du Nord.

Lorsque la DFL fut dispersée, il rejoignit le 5e dépôt des équipages de la flotte à Toulon, embarquant sur le croiseur Tourville en direction de l’Extrême-Orient. Quand la durée de son engagement volontaire arriva à son terme, on lui proposa de faire une carrière militaire, mais il refusa de participer à la guerre d’Indochine. Il fut donc démobilisé le 26 août 1945.

 

Embauché à la SNCF à Marseille en janvier 1947, il fut d’abord cantonnier-poseur à Arenc. Il adhéra à la CGT où il fut élu au comité mixte d’arrondissement et délégué de sa catégorie. Il épousa Angèle, Marie, Antoinette Rigolini, coiffeuse, puis aide-soignante, avec qui il eut trois fils et une fille entre 1949 et 1954.

Jean Pédinielli était également membre de l’UJRF. Il y resta jusqu’en 1950, ayant pour consigne de la direction d’y rester pour remédier au déclin de l’organisation. Il entra au PCF la même année. Membre du comité de section de la Section Port et Marine, il fut membre du secrétariat, responsabilité qu’il aurait exercée jusqu’à son départ pour Nîmes en 1955.

 

Fin mai 1952, dans un contexte de tension liée à la manifestation interdite du PCF contre la venue à Paris du général Ridgway (commandant en chef de l’OTAN) et à sa répression policière, le gouvernement répliqua en organisant l’ « affaire des pigeons » visant Jacques Duclos. Pour faire libérer le numéro 1 du parti, la CGT lança des appels à la grève nationale. Le mot d’ordre fut particulièrement suivi par les cheminots de Marseille. Au bout de trois semaines de lutte, le délégué syndical Pédinielli fut sanctionné par une mise à pied et menacé de révocation. Ses collègues poursuivirent la contestation, mettant en avant le fait qu’il était père de trois enfants, jusqu’à l’abandon du projet de sa révocation.

À partir de 1955, il exerça de nouveau à Nîmes les fonctions de membre du secrétariat de section (de Nîmes-Est), de délégué au comité mixte d’arrondissement et de délégué de sa catégorie (agent du service électrique).

 

Après avoir passé des examens, il devint agent de maîtrise et fut muté à Miramas en 1959. Ses nombreux déplacements professionnels et la maladie de sa femme le firent suspendre un temps ses activités militantes. En 1965, il prit la suite de Raymond Blanc au secrétariat de section du PCF de Miramas.


Lors des éléctions municipales de mars 1971, Jean Pédinielli fut candidat sur la « Liste d’Union pour une gestion sociale, moderne et démocratique », présentée par le Parti communiste et « des démocrates » et menée par l’instituteur Georges Thorrand. Treize autres cheminots et trois femmes ( Denise Clémént, André Huguon et Nicole Verdumo) figuraient sur cette liste. Il était présenté comme chef de brigade d’ouvriers principal et âgé de 47 ans. Dix candidats sans-parti avaient également rejoint les communistes pour pallier au manque de volonté d’alliance de la part de la direction socialiste des Bouches-du-Rhône. Ce fut néanmoins Pierre Tristani, le maire UDR sortant, qui conserva la municipalité.

A nouveau candidat sur la « Liste d’Union de la gauche et des démocrates » conduite par Georges Thorrand lors des municipales de 1977, suite à leur victoire Jean Pédinielli devint adjoint au maire en charge du personnel, de l’état-civil et des pompes funèbres. Roger JUANNA le remplaça comme secrétaire de la section de Miramas. C’est sous la responsabilité de Pédinielli que furent créées les pompes funèbres municipales pour pouvoir proposer des tarifs abordables à tous les habitants de la ville.
Il fit deux mandats consécutifs aux côtés de Thorrand (jusqu’en 1989).

 

Il fut aussi président du conseil des parents d’élèves et délégué du personnel jusqu’à sa retraite le 10 mars 1979. Sa fête de départ fut également celle de Jean-Marie Argiolas. Les deux hommes travaillaient dans le même service, tout en étant camarades et amis.

 

Un an après, le 10 mars 1980, on le décora de la Médaille militaire dans la salle du conseil municipal de Miramas, en présence de nombreuses personnalités militaires et civiles, dont le maire. Lors de sa prise de parole, le médaillé prononça ces mots : « J’aimerais dédier cette distinction à une certaine jeunesse : celle de mon époque. Nous étions jeunes, garçons et filles, à une époque difficile, dure et sombre. Il n’y avait plus de liberté, plus de dignité. Pour beaucoup, c’était le désarroi, pour d’autres c’était un espoir en l’avenir. Mais un espoir confus où il fallait chercher des voies, des issues. Moi, j’ai eu la chance de les trouver et d’en revenir vainqueur. Mais pour beaucoup d’autres, ce fut la mort face à l’ennemi, dans la détresse d’un camp ou face à un peloton d’exécution, quelquefois hélas composé de Français. »
Il reçut trois autres médailles en plus de celle-ci : deux Croix de guerre avec citations pour faits héroïques et une Croix du Combattant volontaire.


En 1983, il perdit sa femme des suites d’une longue maladie.
Il se remaria en 1989 et cessa toute activité militante en raison de désaccords personnels et politiques.

Son nom figure parmi les contributeurs à un ouvrage collectif paru en 2000 sur l’histoire de Miramas, Miramas à travers temps : Quand les anciens témoignent, dirigé par Séverine Justin et édité par l’association locale Vivre Notre Temps.

 

Incinéré après son décès, ses cendres reposent au cimetière de Miramas.



08/05/2023
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