http://img11.hostingpics.net/pics/990332blog_2.jpg

http://img11.hostingpics.net/pics/990332blog_2.jpg

Un parti communiste, atout indispensable du renouveau de la démocratie

 

Un important débat a lieu dans ce blog et il reflète pour ce que j’en sais bien des interrogations, des prises de conscience dans et hors parti communiste. Il touche à l’essentiel, la conscience de plus en plus aiguë que le capitalisme a fait son temps et que parce qu’il entretient des divisions, des concurrences, des guerres, le capitalisme va a contrario de la nécessaire coopération pour répondre aux défis auquel chaque pays est confronté. La nécessité du socialisme -en tant qu’il est un mode de production capable d’orienter le progrès et non la régression vers ces coopérations collectives- s’impose.

 

Oui mais voilà il ne faut pas se faire d’illusions, jamais la droite, l’extrême-droite n’ont été aussi fortes, l’abstention massive n’est pas nécessairement le signe d’une exigence de changement profond mais un repli préoccupant.

 

Comment peut-on aller vers ces coopérations et surmonter la situation actuelle qui est l’affaiblissement des partis et forces organisées qui pourraient œuvrer en vue du socialisme? Comment provoquer l’effort collectif, en vue d’un dépassement de contradictions secondaires mais profondément ancrées dans les mentalités?

 

Comme le notait Lénine, le compromis bourgeois sera longtemps à l’ordre du jour. “Nous devons comprendre, écrivait Lénine, qu’à défaut d’une base philosophique solide, il n’est point de science ni de matérialisme qui puisse soutenir la lutte contre l’envahissement des idées bourgeoises et une renaissance de la conception bourgeoise du monde” oeuvres, t33, p.207) Ce compromis bourgeois nait non seulement de l’ancien ordre des choses, un cadavre pourrissant dans le nouveau, mais de la difficulté de la lutte, de la crainte d’y perdre plus qu’on n’y gagne et donc de la recherche d’une position de “conciliation” que l’on croit plus aisée à atteindre.

 

Ce que souligne donc Lénine c’est la nécessité d’une avant-garde mais une avant-garde qui soit toujours plus et mieux dans le concret et le partage des difficultés populaires, qui mesure cet envahissement de la crainte du changement, la comprend et y répond en renforcement pas en stigmatisation, en faux procès.

 

Parce que dans le même temps, le même Lénine mettait les communistes en garde contre une vision sectaire et l’étroitesse. Je dirais que les deux vont ensemble le sectarisme va avec l’absence de formation, l’isolement et l’affaiblissement. Il insistait sur la nécessité de rassembler dans la construction du socialisme toutes les forces de la vieille société loyales à la construction des soviets pour l’amélioration et la souveraineté du peuple. On ne construira pas le communisme avec les seuls communistes et rien ne sera édifié sans alliance avec les sans parti en priorité dans tous les domaines du travail expliquait-il.

 

Mais chez Lénine, cette nécessité exige des communistes toujours mieux avertis des buts et capables de promouvoir l’action collective sans sectarisme mais avec lucidité. Il faut expliquait-il démasquer partout systématiquement la “démocratie moderne bourgeoise, surtout celle des Etats-Unis, matrice impérialiste. Toutes sortes de “socialistes“, notait-il , admirent cette “démocratie” et se “prosternent devant elle“, alors qu’en fait, elle “n’est rien d’autre que la liberté de prêcher ce que la bourgeoisie a intérêt à prêcher, c’est-à-dire les idées les plus réactionnaires, la religion, l’obscurantisme, la défense des exploiteurs, etc.” (id.p.206)

 

En général, montrait-il, l’édification du socialisme a besoin de la paix, pas n’importe quelle paix, celle qui laissera toute latitude à œuvrer au rétablissement économique et aux progrès sociaux. Pas une paix dont l’armement et l’accumulation des facteurs de guerre est le ressort avec de formidables inégalités, toutes les injustices s’accumulant mais une véritable paix qui crée les conditions d’un partage et où chacun a à gagner à la coopération.

 

Bref, je résumerai ce qui me semble plus que jamais pertinent dans cet exposé léniniste: quand la tempête et les périls menacent, il faut faire tous les efforts du monde pour créer les conditions de l’alliance et pas seulement au sommet entre partis politiques, tous plus ou moins coupés des masses, mais d’abord à partir du monde du travail en travaillant tous ensemble à des solutions concrètes. Le sectarisme, l’étroitesse sont à proscrire et ces défauts accompagnent en général la faiblesse des communistes, faiblesse organisationnelle, faiblesse théorique. Roussel a raison d’insister sur le PCF comme parti de gouvernement mais il faut aller jusqu’au bout de cette vision: parti de gouvernement quand il s’agit de remettre en cause le capitalisme et son autodestruction tout sauf démocratique, il a raison de souligner l’ambition d’une telle participation, il s’agit comme à la libération de reconstruire la France, ses services publics, mais on ne pourra le faire qu’en mettant au pas ceux qui ne cessent de la détruire. Pas seulement les “évadés fiscaux”, mais bien la financiarisation, la destruction des capacités productives du pays. Ce qui est déjà avancée vers le socialisme et qui ne saurait se contenter de mesures ponctuelles alors que l’énorme ponction du capital financier s’amplifie.

 

Ce refus du politicien et de ses jeux de notables, Roussel a raison de l’affirmer mais il faut qu’il en tire les conséquences “pour bien gérer l’économie, gouverner l’Etat et faire du commerce, utiliser le capital privé tout en l’évinçant de la direction politique, ce qui est construire le socialisme, il faut choisir et répartir judicieusement les cadres. La clé de la situation disait Lénine est dans les hommes, dans le choix des cadres, dans la vérification de l’exécution. Il faudra voir le rôle du parti et pas seulement celui de ses élus dans une assemblée nationale devenue une véritable pétaudière avec le partage des influences et des petits avantages, mais bien dans cette capacité à fournir des cadres issus en particulier des couches prolétariennes. Des cadres, disons-le ayant une conception de classe sans laquelle la souveraineté est un vain mot.

 

Donc le congrès, sa préparation, est fondamental pas seulement pour le parti mais pour sortir la France de cette impuissance, cette aliénation, ce grotesque d’une élite hors sol capricieuse et destructrice.

En fait l’expérience qui a été faite au sein du PCF, comme dans celui des divers “mouvements”, c’est la carence dans ce domaine des cadres. Il va y avoir un congrès du PCF, un certain nombre d’entre nous ont été systématiquement écartés et beaucoup de militants découvrent l’état réel du parti. Ce n’est pas pire que dans d’autres partis, mais aucun ne se donne le but d’un parti communiste et n’a besoin de l’intervention consciente de ses militants comme tous ceux qui désirent loyalement œuvrer à l’amélioration de la vie collective. J’ai eu les échos de ce qui se passait dans certaines sections, la direction actuelle de ces sections, fédérations, acquises aux anciens dirigeants ne réunit plus personne et pratique l’inertie, face à cela un certain nombre de camarades ont repris les listings des adhérents y compris ceux qui ne viennent plus, ont pris leur distances et vont les contacter. Il y a un héritage à transmettre et il est important, les jeunes en feront ce que leur action exigera, action de communistes. “Il ne s’agit pas seulement de comprendre le monde mais de le transformer” et c’est à eux de faire et à nous de transmettre.

 

Roussel dit que le parti communiste est un parti de gouvernement, une force de proposition. Oui mais il faut d’abord reconstruire ce parti par rapport à la rupture qui existe aujourd’hui et qui montre l’épuisement de la “démocratie” bourgeoise, la nécessité de faire autrement pour créer les conditions collectives de toutes les coopérations.

 

On ne rétablira une situation qui s’est dégradée depuis trente au moins en quelques semaines mais sans prétendre la reproduire à l’identique, on peut déjà mesurer le bougé et il existe, les insuffisances également. Il y a quelques constantes que j’ai brièvement notées qui doivent servir de point d’appui à un renouveau non seulement du PCF mais de la vie démocratique de notre pays, celle qui favorise l’intervention populaire.

 

Danielle Bleitrach



06/07/2022
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Actualités locales pourraient vous intéresser