FABIEN ROUSSEL APRES L’AFFAIRE DE FOURNAS : « REBATISSONS LA DIGUE REPUBLICAINE »
Le Journal du Dimanche – le 4 novembre
TRIBUNE. FABIEN ROUSSEL APRES L’AFFAIRE DE FOURNAS : « REBATISSONS LA DIGUE REPUBLICAINE »
- Par Fabien Roussel
Après la sortie jugée raciste du député Rassemblement national Grégoire de Fournas, jeudi, Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, appelle à remettre à l’ordre du jour une proposition de résolution afin de créer une peine d’inéligibilité en cas de condamnation pour injures ou violences sexistes et racistes.
Voici la tribune de Fabien Roussel , député du Nord et secrétaire national du Parti communiste, en réaction aux propos jugés racistes de l’élu Rassemblement national Grégoire de Fournas : « Jeudi dernier, le pire s’est produit dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale lors de la séance de questions au gouvernement. Carlos Martens Bilongo, député Insoumis du Val-d’Oise, a été victime d’un propos raciste émanant d’un député du Rassemblement national (RN). Grégoire de Fournas, puisqu’il faut bien nommer l’auteur de cette infamie, s’est autorisé à dire « qu’il retourne en Afrique » au moment où notre collègue posait une question au sujet du sort inhumain réservé aux migrants qui traversent la mer Méditerranée, bien souvent au péril de leur vie.
Les propos tenus par ce député, qu’ils aient été adressés à Carlos Martens Bilongo ou aux personnes venues d’Afrique, sont racistes et xénophobes
Depuis lors, Marine Le Pen tente tant bien que mal d’éteindre l’incendie, en évoquant une manipulation politique de ses adversaires. Mais au fond, peu nous importent les gesticulations ou autres explications vaseuses qui sont aujourd’hui fournies par l’État-major du RN : les propos tenus par ce député, qu’ils aient été adressés à Carlos Martens Bilongo ou aux personnes venues d’Afrique, sont racistes et xénophobes. Ils disqualifient définitivement son auteur auprès de tous ceux qui demeurent attachés aux valeurs républicaines. Le racisme n’a pas sa place dans notre société et certainement pas au sein de l’institution où le peuple français, dans toute sa diversité, est représenté par les élus qu’il s’est choisis.
C’est pour cette raison qu’à l’exception des parlementaires du RN, tous les députés de l’Assemblée nationale présents ce jour-là se sont regroupés dans un mouvement inédit afin de demander une suspension de séance et la prise de sanction immédiate contre Grégoire de Fournas. Cet élan spontané restera le seul rayon de soleil dans cette sombre journée pour notre démocratie.
La gravité de l’injure proférée par ce député est venue rappeler que le RN n’est pas un parti républicain
Hélas, cela faisait bien trop longtemps qu’un front ne s’était pas constitué pour faire face à l’extrême droite. Le verni de la respectabilité habillement étalé par le RN y est certainement pour beaucoup et tout porte à croire que celui-ci a désormais craqué sous les yeux de tous, y compris de ceux qui pensaient que cette formation politique était devenue un parti semblable à tous les autres. La gravité de l’injure proférée par ce député est venue rappeler que le RN n’est pas un parti républicain et qu’il demeure profondément attaché à une vision ethnique de la nation française, quand nous défendons pour notre part la nation comme une communauté de citoyens définie par des droits et des devoirs politiques.
Une communauté politique dans laquelle les élus doivent être les premiers à respecter ces devoirs civiques. C’est pourquoi, il y a un an, les députés communistes ont déposé une proposition de résolution visant à rappeler à tous nos compatriotes, à tous les élus et à toutes les formations politiques que la loi prévoit une sanction d’inéligibilité pour les personnes condamnées pour injures ou pour des violences à caractères sexistes et racistes. Car depuis la loi Gayssot, notre législation se fait l’honneur de considérer que le racisme et l’antisémitisme ne sont pas des opinions, mais des délits. Il ne s’agit pas ici de restreindre la liberté d’expression comme nous l’avons trop souvent entendu, mais bien de redire que personne ne peut se cacher derrière elle après avoir prononcé des propos racistes ou discriminatoires.
La majorité présidentielle de l’époque a malheureusement rejeté ce texte au motif que nous étions en période pré-électorale. Maintenant, il faut agir. La configuration politique n’est aujourd’hui plus la même et, sans doute, l’évènement survenu jeudi dernier a réveillé des consciences que l’on
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