L’histoire de l’humanité n’a été, jusqu’à ce jour, que l’histoire d’une lutte de classes. Je ne fais ici que paraphraser Karl Marx.
Le raccourci est un peu rapide. Mais il est une réalité historique : depuis que l’homo sapiens a trouvé le moyen de produire plus que ses besoins immédiats de survie, on date cette période à la découverte de l’agriculture, il est entré dans la phase d’accumulation du capital. Depuis ce temps, des hommes ont cherché à s’accaparer les surplus de production à leurs propres profits. Ils ont donc commencé à exploiter d’autres hommes d’une façon ou d’une autre. L’esclavage en est une première, la servitude une autre, le salariat celle que nous connaissons aujourd’hui encore. Les formes de pouvoirs se sont diversifiées, les volontés de conquête se sont exacerbées, les guerres se sont déclenchées, la mondialisation de l’activité humaine n’a cessé de croître quel que soit ses formes.
A y regarder de plus près, le capitalisme est sans conteste la formation sociale qui a permis un développement économique, social, technique, culturel sans aucune équivalence historique. Cette organisation de la société que les hommes se sont donnés est certainement la période la plus novatrice de l’histoire, porteuse de progrès tout à la fois des lumières et des libertés, que des avilissements et des exploitations les plus atroces.
Nouveaux mode de production qui a supplanté ceux d’avant, il est indéniablement rentré dans une nouvelle phase. Sa mondialisation des échanges commerciaux fait exploser les frontières sociales, culturelles, écologiques. Les seules bornes actuelles de l’humanité se situent dans l’enveloppe atmosphérique de la planète.
C’est la fin d’un système qui montre ses limites objectives. La crise économique, la crise sociale, la crise écologique, la crise culturelle, nient la substantifique moelle du capitalisme : l’exploitation de la force de travail. Et pose de nouvelles questions : comment vivre tous ensemble, comment produire pour tous, comment préserver la planète de tous ?
En ce sens, Marx avait encore raison, l’humanité ne se pose que les questions auxquelles elle est capable de répondre. Nous sommes à cet instant historique où nos choix politiques sont décisifs. Et nous savons qu’ils ne peuvent pas se limiter à un territoire restreint sur la croûte terrestre.