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Si la valeur n’attend point le nombre des années, l’engagement non plus. À seulement 20 ans, Matéo Morel vient d’enfiler son écharpe de maire. Élu à la tête d’une liste, unique et sans étiquette, dès le premier tour des élections le 15 mars, il a dû prendre son mal en patience avant d’être investi à la tête de Limons (Puy-de-Dôme), sa commune de 780 habitants, dans la foulée du conseil municipal d’installation réuni ce week-end.

Prêt à s’investir à temps plein, « 24 heures sur 24 »

« C’était très frustrant, on a été élus mais on n’a eu aucun pouvoir », raconte l’édile, qui, avec ses colistiers, s’est régulièrement rendu à la mairie pour prendre des nouvelles et préparer la suite. « L’école sera notre priorité. L’ancienne municipalité a décidé d’accueillir les enfants dans la salle des fêtes pour faciliter la désinfection. Donc, on a pas mal de choses à voir, on va tout de suite faire une réunion avec le corps enseignant et les employés communaux », prévoit déjà le jeune élu.

Alors que nombre de ses aînés ont exprimé un profond ras-le-bol – les démissions se sont multipliées pendant le mandat écoulé par rapport au précédent –, le nouvel édile, s’il sait la tâche difficile, est prêt à s’y consacrer à temps plein. « Dans les petites communes, le maire c’est celui que tout le monde connaît, que tout le monde va voir quand il y a un problème. C’est du 24 heures sur 24 », estime ce sympathisant communiste, membres de plusieurs associations. « Je me suis beaucoup investi sur la commune. Et puis, j’aime la chose publique, donc j’avais envie de m’engager », explique sobrement le nouveau maire pour qui, depuis 2019, l’idée d’une candidature a presque naturellement « fait son chemin ».

Un engagement mûrement réfléchi

Non sans susciter des critiques, notamment sur les réseaux sociaux. « Mon âge fait peur et déstabilise un peu certains, mais il va falloir faire avec maintenant », tranche le jeune homme, qui assure avoir mûrement réfléchi à la question. Le bac en poche, il a d’abord entrepris des études à l’université, avant de rapidement se tourner vers la vie active, d’abord au sein de l’antenne clermontoise de l’Unicef, puis comme animateur. « J’ai un parcours familial qui m’a un peu mené à tout ça », confie-t-il également. Ses grands-­parents puis sa mère ont, eux aussi, siégé au conseil municipal de Limons. « Faire de la politique, c’est compliqué à l’échelle d’une petite commune, mais il y a des valeurs qui rayonnent : le social, l’environnement, l’humain… » poursuit-il. Avec la crise sanitaire, certains projets de sa liste sont en suspens, reste à construire sans attendre le prochain budget et à « se battre », précise l’élu, pour obtenir assez de moyens.

Julia Hamlaoui